Tchikan nous emmène dans les coulisses des transports en commun au Japon. Là où des hommes ordinaires se changent en prédateurs invisibles aux heures de pointe. Dans ce récit pudique et sans fioritures, Kumi Sakasi nous livre son histoire.
« Je ne sais pas ce que ce monsieur fait, ni pourquoi il fait ça, je ne sais pas encore qu’il est un tchikan, ces prédateurs qui rodent dans les trains au Japon pour agresser les filles. »
Un témoignage stupéfiant. En suivant ainsi Kumi Sakasi dans le quotidien de l’adolescente qu’elle a été, c’est un phénomène assez peu connu que nous découvrons. Ou en tout cas peu médiatisé. De sa voix d’enfant, la jeune femme raconte l’incompréhension, la honte, la peur ; mais aussi la solitude, la culpabilité, et parfois même le désespoir qui ont été son quotidien à partir de ses 12 ans. Avec des mots et des illustrations, elle raconte une réalité difficile à imaginer. Réalité qu’elle a fini par fuir, pour ne pas sombrer.
Pleins phares sur un tabou sociétal. Difficile de ne pas être surpris en découvrant l’ampleur de ce phénomène. Surtout dans un pays réputé être l’un des plus sûrs du monde. Plus surprenante encore la manière dont la société toute entière semble préférer fermer les yeux sur cette violence quotidienne ou, pire, lui trouver des justifications. Et parce qu’évidemment, le Japon n’a pas l’exclusivité de ce genre de harcèlement, ce témoignage est plus que nécessaire.