Après une première saison très réussie, Taylor Sheridan revient avec de nouveaux épisodes pour sa série militaire Lioness, toujours aussi concluante, voire encore meilleure que la première !
Tiraillée entre son job à la CIA et sa vie de famille, Joe doit pourtant retourner en mission en préparant une infiltration au sein de cartels mexicains. Taylor Sheridan revient proposer la suite de sa série militarisée, son portage de Sicario pour la plateforme de Paramount, bien aidé par un casting toujours aussi phénoménal et une intrigue plus tassée mais peut-être encore plus pertinente que la saison précédente. Good job Taylor !
Cette fin d’année 2024 est décidément le paradis pour tout fan de Taylor Sheridan qui se respecte puisqu’entre Landman, la saison 5B de Yellowstone ou cette saison 2 de Lioness, il y en a pour tous les goûts, si tant est qu’on aime a minima les séries musclées, patriotiques et un peu conservatrices, mais pourtant dramatiquement addictives et bien menées. Le bonhomme se charge ici d’écrire l’intégralité des huit épisodes proposés tout en réalisant les deux premiers et en apparaissant également à l’écran comme le soldat ultime. Du Sheridan pur jus, qui revient aux sources de ses passions, tout en poussant les potards visuels et géographiques à fond les ballons. America, fuck yeah!
« Beware the old soldier, he’s old for a reason ! »
Comme toujours chez Sheridan, les personnages sont au cœur de l’action et au cœur de l’intrigue. Surtout qu’ici, plutôt que d’introduire de nouveau le programme des Lioness et de nous offrir une mission perdue d’avance en nous servant une infiltration risquée sur plusieurs épisodes, là il se contente de nous proposer quelque chose de beaucoup plus simple. Exit l’exposition, l’entrainement, la formation et finalement la mission, qui finira par foirer avant de réussir. Ici, c’est foutu d’avance, le plot n’est qu’une réaction au kidnapping d’une sénatrice par un cartel pour forcer l’infiltration d’une pilote non entraînée à cet exercice. Et, spoiler, ça foire aussi.
Sauf que de manière encore plus frontale que dans la saison 1, Lioness nous expose ici les failles et le caractère désespéré (mais également tout puissant) des opérations clandestines américaines et de la sacro-sainte CIA. Une black-op plus black que black pour nous entraîner dans les tréfonds des magouilles des services secrets américains, beaucoup mieux mis en avant que dans la première saison (trop militarisée pour le coup) alors que la DEA, les sénateurs et dirigeants sont mouillés jusqu’au coup dans les conséquences d’actions inamovibles. De là le show nous plonge dans les coulisses du pouvoir, les ingérences des gouvernants ou au contraire face au patriotisme inébranlable de ceux prêts à tout pour garder les USA sur la première place du podium, quitte à financer les cartels voisins pour se garder des alliés dans la poche.
Alors certes le discours over patriotique est parfois risible ou exaspérant, mais le show s’assume tellement qu’il est difficile de pointer du doigt l’esprit républicain qui se dégage de l’œuvre tant l’ensemble tient debout, et avec une certaine prestance qui plus est.
Déjà, il faut saluer la fascinante Zoe Saldaña, qui porte littéralement le show sur ses fines épaules et se paye une variation de jeu très appréciable, tandis que les secondaires de la première saison deviennent réguliers comme l’inégalable Morgan Freeman ou l’immuable « col blanc » Michael Kelly ou la magistrale Nicole Kidman. Un panel fou qui laisse à Genesis Rodriguez, Laysla De Oliveira ou Thad Lucinkbill de s’approprier davantage leurs personnages respectifs. Un casting 5 étoiles, mettant en avant son paradigme féministe où les Lioness règnent en reine sur un show pourtant très musclé.
La narration est resserrée, au niveau des cartels déjà mais également moins éparpillée pour se focaliser sur des fondamentaux, sur ses personnages. Ainsi, le meilleur aspect concerne la relation familiale de Joe (superbe Zoe Saldana), qui devient hystérique et d’une colère terrifiante sur le terrain à mesure que la peur de ne pas retrouver sa famille se fait de plus en plus poignante. Une dimension tragiquement humaine dans un milieu terriblement inhumain alors que l’action de Lioness est particulièrement généreuse cette saison.
Le show illustre ses références des classiques de guerre comme l’évident Black Hawk Down de Ridley Scott avec sa mission héliportée suicidaire tout en aspirant à retrouver la ferveur de Sicario dès un season premiere fascinant et particulièrement haletant qui permet à Sheridan de replonger dans les affrontements motorisés à la frontière mexicaine. Ça pète dans tous les sens avec des explosions et effets pratiques rarement atteints dans une série de ce type. Les moyens semblent colossaux pour ces nouveaux épisodes et outre la pyrotechnie ou les affrontements en ville, on apprécie la diversification des lieux de tournage. C’est dépaysant et bien fichu surtout quand les séquences d’affrontement militarisés en plein air s’en donnent à cœur joie, comme dans le dernier épisode de cette saison 2, proposant presque 30 minutes de gunfight ultra carré.
Régressif mais intelligent, patriotique mais suffisamment passionnant, la saison 2 de Lioness est véritablement réussie, une plongée viscérale dans la violence militarisée des black-ops américaines. C’est validé !
La saison 2 de Lioness est disponible sur Paramount+
Avis
Taylor Sheridan propose avec la saison 2 de Lioness une intrigue moins éparpillée et pourtant très pertinente dans ses tropes militarisés, bien aidée par une action débridée, haletante et viscérale. Du très bon boulot soldat !