Après HIM (notre critique), la chaîne britannique ITV continue ses drames intimistes en s’attaquant cette fois aux agressions sexuelles avec Liar et le viol d’une institutrice par un chirurgien voisin. Impressionnant de justesse.
Récit post-moderne. Si un tel scénario pouvait s’annoncer très lourd à mettre en place, Liar réussit à se dépêtrer d’une narration linéaire avec une touche de postmodernisme bienvenue. Flashbacks, flashforwards, et un montage efficace permettent aux scènes de dévoiler l’horreur d’un viol sans rentrer dans l’aspect voyeuriste de la chose en restant sur les regards des protagonistes. La détresse et l’anéantissement de Joanne Froggart et l’affable et courtois, en apparence, d’un Ioan Gruffudd qui sort enfin des sentiers battus rivalisent d’intensité. Magistralement interprété, cette dénonciation d’un sujet aussi tabou peut également se prévaloir d’une réalisation lourde de sens.
Regard extérieur. En effet Liar se distingue des autres drames et thriller du genre en restant à l’écart de ses personnages. La caméra ne fait que survoler l’action, incapable de prendre part ou de s’immiscer dans ces vies bouleversées. C’est à distance, par un jeu de décentralisation et de réfléchissement (via un rétroviseur ou une vitre), que le spectateur assiste, impuissant, à cette terrible maestria visuelle. Bravo.