OCS vient de diffuser les pilotes de l’attendue mini-série Le Nom de la Rose, lesquels font honneur au roman sans être aussi acerbes que le film.
En plein conflit théologique sur la pauvreté du Christ opposant l’Empereur Louis IV du Saint Empire Romain et le pape Jean XXII, un ancien inquisiteur est chargé d’élucider une série de meurtres. Adaptée du roman éponyme de Umberto Eco, Le Nom de la Rose vient donner un coup de pied dans la fourmilière chrétienne alors même que l’actualité met enfin en lumière les abus d’une Eglise gangrénée.
Mutique en même temps qu’elle est bavarde, la série italo-allemande offre une alternative bienvenue aux séries actuelles. Avec une intrigue médiévale, le thriller y est savoureux et dépaysant mais tout aussi pertinent. Une belle réussite dirigée par Giacomo Battiato qui nous offre un tableau saisissant.
Le Nom de la Rose, Mindhunter
Visuellement généreuse, Le Nom de la Rose propose des plans aérés où les longues focales permettent aux personnages d’évoluer gracieusement dans un environnement immaculé. A l’instar des enluminures et du clair-obscur de rigueur, la photographie agit comme un vitrail charmant, faisant de l’œil à ses protagonistes engagés. S’il est malaisé de remplacer Sean Connery ou Christian Slater, les deux nouveaux frères font bonne figure alors que John Turturro incarne un Guillaume de Baskerville tout en intellect, accompagné du jeune allemand Damian Hardung, efficace. Le reste du casting est également grandiloquent, de Rupert Everett à Michael Emerson en passant par Richard Sammel.
Cependant, si le schéma narratif de Le Nom de la Rose reste maîtrisé, sa trop grande lisibilité vient perturber un peu la surprise du visionnage. Bercée par une voix off omniprésente, l’intrigue suit son cours sans que nos personnages ne soient pour l’instant malmenés. Introduits et baladés entre le sud de la France et le Nord de l’Italie, les pauvres moines n’ont pas le temps de souffler alors que le scénario, bien connu, ne tente rien pour nous surprendre d’avantage. A voir comment ça évolue.
Avec son casting efficace et sa photographie léchée, les pilotes de la mini-série Le Nom de la Rose semblent efficaces même si pour l’instant le produit semble un peu terni par un manque de risque.