Membre fondateur du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras a toujours fait de son amour pour les battements électroniques une marque de fabrique, et de la marginalité de ses personnages un horizon dominant. Le voir s’attaquer avec Le Monde est à toi, son deuxième long-métrage, à une pure comédie a quelque chose de logique et de réjouissant à la fois.
Une folie vraisemblable. La prouesse de ce nouveau film réside dans son équilibrage entre une énergie incontrôlable et des personnages attachants. La frontière avec le mauvais bad trip caricatural est fine et le film ne la franchit que lors d’une unique scène. Le reste du temps, Le Monde est à toi reste mené à une belle allure, étant à la fois délicieuse potacherie et émouvant portrait d’un raté.
Un Vincent Cassel impérial. Oui, la mise en images est parfois d’une folle imagination. Oui, le récit contient des dialogues percutants. Oui, le casting est parfait de bout en bout et voit resurgir une fois nouvelle le talent d’Isabelle Adjani. Mais s’il fallait une dernière réjouissance subjective pour se convaincre, elle s’appellerait Vincent Cassel. Le faciès fatigué et le phrasé mollasson, l’acteur prouve qu’il sait aussi exceller en contre-emploi.