Asghar Farhadi est un maître des questions morales. Le bien, le mal et la limite très fine entre les deux sont les moteurs thématiques de ses films. Comment un homme bon peut-il faire du mal ? Peut-on juger la vie des autres sans rien savoir de celle-ci ? Dans Le Client, c’est la vengeance qui est au centre du récit et comme à son habitude, le cinéaste iranien signe une œuvre intelligente et juste.
La femme d’un professeur de littérature et comédien est agressée chez elle. Ce dernier décide de mener son enquête de son côté afin de se venger de l’agresseur. Qui est ce dernier ? Un monstre ? Ou simplement un être humain dans toute sa complexité ?
Farhadi mène son histoire avec une grande maîtrise scénaristique et une mise en scène invisible, proche des personnages. La réalisation nous laisse seule juge de la situation en restant à hauteur d’homme. De plus, il est très rare de voir un film traiter subtilement les thèmes de la vengeance et du pardon. Ce qui fait que Le Client est le parfait représentant d’un cinéma brillant, sans esbroufe et qui pousse le spectateur à la réflexion.