Le Bureau des Légendes, l’espionnage à la française, commence par une négligence. Mais Éric Rochant, le créateur de la série ne s’est pas contenté d’une seule intrigue simpliste pour dynamiser son récit. Jonglant avec ses personnages et les noms de code, comme Mathieu Kassovitz jongle avec ses identités, il agence son ensemble pour justement démontrer qu’un agent peut compromettre tous les autres. Il explore ainsi la complexité du monde du renseignement, des relations diplomatiques précautionneuses à une réalité politique plus que jamais opaque.
Le Bureau des Légendes : force et réalisme de terrain
Derrière un réalisme de terrain captivant, le Bureau des Légendes double d’intérêt par la psychologie de ses personnages. À travers chacun d’eux, Rochant questionne son spectateur sur ce qu’il serait prêt à faire, ou ne pas faire, pour son pays, sa famille, ou par amour. En développant les thèmes de la manipulation, de la torture, du secret et de la trahison, il l’oblige habilement, par un suivi orchestré par Léa Drucker, à se pencher sur les répercussions mentales et les motivations intimes de ces hommes de l’ombre.
Si un « clandestin » se doit de passer inaperçu, on espère toutefois voir plus de présence à l’image de la part de certains d’entre eux (notamment Sara Giraudeau ou Atmen Kélif, trop tendres) dans une saison 2 qui s’annonce aussi fourmillante.
Le Bureau Des Légendes S01 a été diffusé pour la première fois sur Canal+ le 27 avril 2015.
Critique écrite par Simon D. Réhon