Chez Andrei Zviaguintsev, chaque plan fait sens. Avec un esthéticien de ce calibre, on pourrait penser que c’est de la belle image pour de la belle image, mais le Bannissement montre bien que ce n’est pas le cas. Combien de cinéastes sont capables d’être aussi puissant dans leur mise en scène ? Dans notre tête, seuls les plus grands défilent.
Pourtant, Zviaguintsev aborde le sujet difficile de l’incompréhension entre un homme et une femme. Il le traite avec une grande délicatesse, une dureté également, mais sans jamais sombrer dans le pathos. Le cinéaste se place dans la lignée du cinéma de Bergman et de Tarkovski – deux monstres sacrés – tout en apportant un style qui lui est vraiment spécifique.
Si on doit mettre une seule thématique en avant, on pense évidemment au concept d’auto-destruction : qu’importe ce que fait l’Homme, il choisira toujours la plus mauvaise solution. Une vision pessimiste de l’espèce humaine, mais ô combien tristement juste… C’est pas la joie, mais c’est du grand cinéma.
Le coffret Andreï Zviaguintsev (Le Retour, le Bannissement, Elena, Léviathan) sort le 1er décembre 2015.