L’Amour est une fête c’est Guillaume Canet, Gilles Lellouche et le milieu de la pornographie des années 80. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Comme l’a dit le réalisateur Cédric Anger (La prochaine fois je viserai le cœur) en guise de préambule lors de l’avant-première, le contexte de L’Amour est une fête permettait de s’intéresser à loi X, aux changements des modes de consommation du porno, aux M.S.T…. Bref, on allait flirter du côté de la série The Deuce, l’humour en plus. Mais du coup, il est où ce film ?
Non parce que niveau poitrines dénudées, on a clairement tout ce qu’il faut et aucun homme normalement constitué ne résisterait au regard de braise de Camille Razat (Ami-Ami). Le second degré ambiant fait qu’on prend plaisir à profiter de cette petite folie agréable à regarder, notamment lorsque l’accent est mis sur les bons vieux clichés du X old school. Les acteurs sont bons – mention spéciale à Xavier Beauvois qui éclipse le duo principal –, les actrices sont bonnes, que demander de plus ?
L’Amour est une fête et rien d’autre
Ah si, on sait… du fond ! Pour ce qui est de faire plaisir à notre œil lubrique, Anger sait mettre la caméra où il faut, mais côté scénario on bande mou. Le long-métrage ne fait que survoler ses éléments les plus intéressants à développer, que ce soit au niveau des personnages ou tout simplement du milieu dans lequel ils évoluent. Des bouleversements rencontrés par l’industrie à cette époque, on ne retiendra pas grand chose ; pareil pour notre duo de profiteurs que les failles, trop peu contextualisées, ne rendront pas suffisamment attachants.
Il y a du plaisir dans ces deux heures de film, c’est certain, mais on en garde un sentiment de vide tant le remplissage se montre artificiel. Par exemple, difficile de trouver un réel intérêt narratif à la double-identité de nos deux larrons (ce n’est pas un spoil, il suffit de lire le synopsis), l’intrigue policière n’ayant qu’un impact extrêmement réduit sur le reste de l’histoire.
Au final, rien de ce que raconte L’Amour est une fête ne semble avoir une quelconque importance puisque l’essentiel est ailleurs, entre deux paires de seins.