Un petit confinement au sein de votre copropriété, ça vous dit ? Et on ne parle pas de Covid ! Écrit et réalisé par Guillaume Nicloux, La Tour vous projette dans isolement mortel… Pas super efficace…
La Tour nous emène au cœur d’une cité dans laquelle les habitants se réveillent un matin et découvrent que leur immeuble est enveloppé d’un brouillard opaque, obstruant portes et fenêtres – une étrange matière noire qui dévore tout ce qui tente de la traverser. Pris au piège, les résidents tentent de s’organiser, mais pour assurer leur survie, ils succombent peu à peu à leurs instincts les plus primitifs, jusqu’à sombrer dans l’horreur…
Sur le papier, le pitch n’est pas sans rappeler Dans la brume réalisé par Daniel Roby. Alors certes, on a affaire à deux scénarios et deux films complètement différents sur leur forme et sur leur fond. Tandis que l’un se focalise sur deux héros avec un schéma classique et sur une temporalité relativement serrée, La Tour adopte tout l’inverse. On se retrouve avec toute une galerie de personnages et surtout, avec un scénario qui effectue de nombreuses ellipses avec des bons temporels.
La Tour semble vouloir dresser le portrait de notre société en temps de crise et de voir comment l’humain se comporte en groupe. Comme souvent, ça part vite en cacahuète et on découvre l’horreur dont il est capable pour survivre et ne penser qu’à sa peau. De fait, Guillaume Nicloux dresse une sorte de fresque sur ce groupe de société à ce moment donné, sur une période d’environ cinq ans.
Si les bonds temporels permettent de faire avancer les nouveaux codes de cette société, ils ne permettent en revanche pas au scénario d’évoluer. La Tour ne semble pas avoir d’enjeux, ni en termes de narration, ni en termes de personnages. On assiste juste au déclin de la société et à la violence qui s’en dégage. Il manquerait au script une direction, ou bien des arcs narratifs pour les personnages qui lui permettraient de nous garder en haleine.
Interprétations et rôles light
Étant donné le peu de développement qu’accorde La Tour à ses personnages, cela impacte directement les personnages et leur interprètes. On se retrouve avec un casting un peu léger niveau interprétation étant donné le peu de nuance qu’on a dû leur demander de jouer… Autre bémol : ils sont si nombreux et on passe si peu de temps avec chacun qu’on a pas vraiment le temps de s’investir dans leur drame plus qu’un autre. Pas d’attache… Pas de drame…
La réalisation de Guillaume Nicloux ne permet pas non plus au métrage de se démarquer tant que ça… La Tour est un huis-clos dans un bâtiment. Les décors tendent à se répéter, sans jamais qu’on ressente une forme claustrophobique…
Des péripéties rushées
Tandis que l’exposition – vis à vis de la réaction des personnages – est vite expédiée pour permettre de se retrouver plus rapidement dans le futur. Les personnages réagissent très vite, là où on aurait pu prendre plus de temps et permettre d’instaurer une forme anxiogène progressive. Aussi cela aurait-il permis d’étaler plus d’éléments au fur et à mesure du scénario et on aurait moins ressenti le fait qu’il se répète un peu, malgré ses une heure et vingt minutes…
La Tour dresse une fresque post-apocalyptique qui montre la décadence de notre société lorsqu’il est laissée à l’abandon avec une vision plutôt pessimiste et sans espoir… Guillaume Nicloux réalise un film un peu léger sur son scénario qui a tendance à se répéter un peu.
La Tour est actuellement en compétition au Festival de Gérardmer.
AVIS
La Tour est un film plutôt court et qui magré tout a tendance à rusher la plupart de ses péripéties. De fait, le rythme du métrage prend un grand coup de pelle en pleine face et ne laisse pas assez de place aux comédiens non plus...