Avec l’assistant-réal de Un Prophète à la barre et une histoire mêlant drame social et tueur à gages, La Résistance de l’air semblait nous promettre un film délicieusement âpre. Mais si rudesse il y a, le film ne peut s’empêcher de laisser un petit goût amer en bouche.
Loin des actioners à l’américaine, Fred Grivois signe un premier long-métrage que l’on pourrait qualifier de résolument français. On y retrouve ce désir de laisser tomber l’acte au profit de la raison et des conséquences, La Résistance de l’air s’attachant avant tout au réalisme de la chose. Derrière le viseur, Reda Kateb continue de nous prouver l’étendue de son talent par la justesse de son jeu.
À grand renfort de ton gris et de bande-son saturée, le réalisateur parvient à maintenir son atmosphère aigre de la première à la dernière minute du film. Une fausse bonne idée tant ce rythme monochrome finit par enlever toute tension dramatique, ne différenciant plus un tir de fusil d’un café au resto. De quelques centimètres à peine, La Résistance de l’air manque le centre de la cible.
La Résistance de l’air sort le 17 juin 2015