Il y a 7 ans, sortait La Planète des Singes : L’Affrontement de Matt Reeves, et 56 ans avant cela, La Planète des Singes de Franklin Schaffner. En 2024, Wes Ball vient ajouter sa pierre à l’édifice de la cultissime franchise de science-fiction. La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume est le 10ème opus d’une saga qui traverse les années.
A l’origine, tout commence avec le roman d’un auteur français, Pierre Boulle. En 1968, personne ne croit au succès de cette histoire transposée sur le grand écran, mais Arthur P Jacbos, producteur américain, est convaincu du succès. Et aujourd’hui son intuition est toujours aussi vivante, puisque Wes Ball ressuscite, 56 ans après Jacobs, la franchise simienne en sortant le 10ème film ; La Planète des Singes : le Nouveau Royaume.
Vous avez dit des singes parlants ?
On est bien loin des années 60 où les producteurs riaient au visage de Jacbos en prétextant que personne ne prendrait au sérieux des singes parlant. Pierre Boulle lui-même n’y croyait pas. Dans La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume… il est presque étrange de voir les humains parler tant les singes sont convaincants ! L’histoire de cet opus se déroule dans l’ombre de César, singe principal de la dernière trilogie, son nom revient à plusieurs reprises, un hommage au personnage mais peut-être aussi à l’acteur ? La prestation d’Andy Serkis (l’acteur époustouflant dissimulé sous les traits de César) avait marqué les esprits. Le nouveau film confirme donc les prouesses techniques dont on avait eu un avant-goût dans les derniers opus. En effet, les visuels des singes du Nouveau Royaume sont criants de réalisme. Alors pourquoi pas, des singes qui parlent ? Après tout, ça marche à l’écran !
Wes Ball parvient ainsi à bâtir un visuel absolument étourdissant, autant pour ses personnages que pour les décors. Les scènes de ruines des villes sont parfaites et font office d’un élégant clin d’œil à cette vénération pour la bombe atomique qui avait marqué les deux premiers films (on a cherché, en vain, une statue de la liberté enfouie sous la végétation). Le ciel est si bleu, la végétation si belle et luxuriante, on a envie de traverser l’écran pour respirer l’air de la planète des singes.
Une histoire qui traverse le temps
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume marque le 10ème film du cycle La Planète des Singes. Pour un œil confirmé, il y a de nombreux clins d’œil au film de Franklin Schaffner (on se gardera bien de vous les relever pour vous en laisser la surprise !). On est toujours très loin du roman de Pierre Boulle, mais il est amusant de voir à quel point certains éléments ont traversé les années. Même la musique fait par moment très largement écho à la bande originale de Jerry Goldsmith, le compositeur du film de 1968.
De plus s’il y a quelques échos au premier film de la franchise, les premières scènes de La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume viennent rafraichir la mémoire et rappellent les évènements phares de la dernière trilogie, dont le dernier opus. Un moyen d’assurer la filiation avec les précédents métrages ? Cette première scène de La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume donne le ton d’emblée. En effet, la musique est forte, l’instant puissant. Sans surprise, il y a un peu trop de musique pendant tout le film. On a presque envie de dire que c’est aussi la marque de ce genre de blockbusters. De même, si les gentils sont très gentils, les méchants sont très méchants. L’histoire est binaire, même un peu trop.
A scénario binaire, personnages superficiels
Le scénario est, sans surprise, assez basique. Le personnage principal Noa (à une lettre prêt c’était Nova) joué par Owen Teague, ne tient pas l’histoire. En effet Il est gentil oui, mais surtout un peu niais. Toutes ses intentions se devinent des kilomètres en avance. C’est dommage, et en même temps c’est assez difficile de passer après Andy Serkis en nouvelle tête d’affiche de la franchise. On s’excusera auprès de Charlton Heston, personne principal du film de 68, mais, à part y montrer ses fesses, il n’est pas non plus le plus grand des acteurs de la saga.
Aux côtés de Noa, il y a forcément une Nova. De son vrai nom, Mae (Freya Allan), est un personnage très ambigüe. Sans trop d’explications elle passe de secondaire à d’un coup, presque principal. Mae est une esquisse inaboutie d’un personnage dont on ne comprend pas l’objectif. Enfin, on regrette que Proximus César (Kevin Durand) n’ai pas un plus long temps d’écran. Il ravive une fascination étrange pour les méchants. On a envie d’en savoir plus sur lui, de le voir évoluer un peu plus sur sa cruauté. Mais non.
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume était annoncé par son réalisateur comme étant le début d’une nouvelle trilogie. Sur ce point, on a un peu de mal à voir comment un second film pourrait venir s’ajouter, au risque d’un dénouement un peu trop similaire au dernier film de Matt Reeves. La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume est donc, à voir pour les amoureux de la franchise et pour la beauté des visuels, mais clairement pas pour l’intrigue, beaucoup trop survolée.
La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume est en salle depuis le 8 mai 2024
Avis
Grande amoureuse de la franchise, il est difficile de trancher. La Planète des Singes : Le Nouveau Royaume n’est pas un excellent film, c’est surtout la promesse d’un bon moment assuré, mais il faut avouer que le film a du mal à se hisser à la hauteur de certains de ses prédécesseurs.