L’Exorciste du Vatican (The Pope’s Exorcist en VO) est le nouveau film de Julius Avery (Overlord, Le Samaritain), librement inspiré par la vie du Père Gabriele Amorth. Considéré comme le plus grand exorciste de l’Histoire, il est incarné ici par Russel Crowe, pour une histoire de possession racontée sans sel et à température ambiante.
L’Exorciste du Vatican est (librement)basé sur la vie de Gabriele Amorth. Décédé en 2016 à l’âge de 91 ans, ce dernier a participé à des milliers d’exorcismes pendant plus de 36 ans, et a même retracé ses exploits en livre ! Il n’est donc pas très étonnant qu’Hollywood décide de s’attaquer à ce matériau de base, pour en faire un personnage de cinéma.
Traité tel le James Bond de l’Église, c’est donc Russel Crowe (Gladiator, The Nice Guys) qui enfile la toge et porte la croix. L’Exorciste du Vatican est quand à lui mis en scène par Julius Avery, responsable du sympathique Overlord (et du moins sympathique Le Samaritain). Lorgnant vers le thriller d’enquête et le film d’épouvante, le résultat est malheureusement un joli loupé à 1 ou2 exceptions près !
Amorth contre les forces du Mal
L’Exorciste du Vatican prend place en 1987, après que le Père Amorth ait fait face à un démon sans l’aval de l’Église. Au même moment, une famille américaine débarque en Espagne pour rénover une vieille abbaye léguée comme héritage, mais le jeune Henry est rapidement possédé par un ancien démon nommé Asmodeus. Désireux de faire face à un prêtre, Amorth est dépêché sur place, épaulé par un jeune novice du nom d’Esquibel.
L’Exorciste du Vatican ou le cahier des charges sans sel
Un pitch ultra classique pour un scénario également sans surprise. Si vous avez déjà vu ne serait-ce qu’un métrage traitant d’exorcisme, L’Exorciste du Vatican ne viendra jamais réellement titiller quoi que ce soit en terme d’inédit. Séquence de possession, contorsion, agressions ou déblatérations d’insultes avec une voix démoniaque sont bien présentes, dans une grammaire de sous-Conjuring totalement revue. Bref niveaux frissons on repassera !
Un déroulé narratif ultra programmatique donc, mais qui a le mérite de se réveiller un tantinet lors de son dernier quart pour lorgner vers du simili-Constantine à coups d’apparitions de démons et autres incantations. Évidemment, pas de quoi sauter au plafond devant le manque d’idées, mais L’Exorciste du Vatican a aussi le mérite de mettre en avant la relation Amorth-Esquibel en questionnant leurs motivations via des péchés du passé.
Russel Crowe version pesto
L’occasion donc d’aborder le personnage principal, qui il est vrai, est sans doute la principale qualité du métrage. Russel Crowe incarne un Amorth plaisant, à la fois sarcastique et à la bonhommie communicative, tout en flirtant parfois avec le bis via un accent italien à couper et une dégaine de vieux briscard à qui on l’a fait pas (le voir débarquer en Vespa sur les lieux d’un exorcisme mérite au film un point d’office).
Une performance tenue jusqu’à la fin, mais qui montre également l’aspect bicéphale de L’Exorciste du Vatican, jamais trop certain de savoir sur quel pied danser. Peu aidé par une mise en scène fonctionnelle et illustrative (bien que carrée), difficile d’en garder quoi que ce soit (pourtant Franco Nero incarne le Pape !) mis à part peut-être la promesse de suites plus audacieuses concernant les aventures du père Amorth. Ou alors on se revoit tranquillement L’Exorciste !
L’Exorciste du Vatican sortira au cinéma le 10 mai 2023
avis
L'Exorciste du Vatican est l'exemple type de la série B bien fade qui n'a visiblement rien d'intéressant à raconter malgré quelques bribes d'incarnation sporadiques. Un jaculatoire filmique pas nécessairement déplaisant à suivre mais qu'on oublie aussitôt devant le manque d'idées, heureusement incarné par un Russel Crowe ultra investi flirtant avec les bis. Pas terrible quand même !