Véritable phénomène sur Netflix, le film KPop Demon Hunters s’impose comme un des plus gros succès de la plateforme ! Produit par Sony Animation (Spider-Man into the Spider-Verse), cette proposition embrassant le folklore coréen se révèle être une sympathique prote d’entrée pour une franchise en devenir.
KPop Demon Hunters est un peu le projet sorti de nulle part, et qui pourtant s’impose immédiatement comme un incontournable de Netflix. La plate-forme n’en est pas à son coup d’essai pour proposer des œuvres d’animation capables de fédérer (surtout en série avec Arcane, Castlevania, etc). Même niveau films, on a pu avoir des vrais succès tels que Klaus ou bien Le Monstre des Mers !
KPop Demon Hunters : high-concept fédérateur
Quand à Sony Animation, la filiale américaine oscille entre films Spider-Verse pour le grand écran, série d’animation (Ghostbusters) et productions à destination de Netflix (Les Mitchell contre les Machines). KPop Demon Hunters s’inscrit dans cette dernière catégorie, de manière à toucher un public international. Pourtant, il s’agit de la première réalisation de Maggie Kang (également scénariste du film) et du second long-métrage de Chris Applehans (Le Dragon Génie).
Un cocktail qui aurait dû passé inaperçu (comme le récent La Nuit d’Orion), mais c’est sans compter son sujet : KPop Demon Hunters revisite le phénomène mondial qu’est la KPop (popularisée notamment par Blackpink, BTS ou encore Stray Kids) dans une histoire mêlant musique et combats face à des forces démoniaques.

Dès l’introduction, le métrage nous présente de manière ultra efficace sa mythologique : depuis la nuit des temps, le monde des vivants et des démons est protégé par un trio de Chasseresses. Formées de génération en génération, ces dernières usent de leur capacités vocales (et de leurs arts martiaux !) afin de repousser l’irruption des démons dans notre monde.
Désireux de voler des âmes pour nourrir leur roi Gwi-Ma, ces derniers ne peuvent être réellement stopper que par le Honmoon, une barrière magique invoquée par chaque génération de chasseresses. KPop Demon Hunters nous emmène donc en Corée auprès du groupe HuntrX, un trio d’idols faisant office de nouvelles Chasseresses.
Trio d’idols attachant
Au menu : plongée dans toute l’iconographie de la KPop, rivalité avec un boys band de démons, et combats bien stylisé contre des démons ! La grande force de KPop Demon Hunters tient en effet dans son efficacité globale, entre incarnation instantanée de son univers, animation 3D singulière et promiscuité immédiate vis à vis de ses héroïnes.
Zoey (la rappeuse américano-coréenne armée de dagues mengdu), Mira (la danseuse principale qui se bat avec une masse gokdo) et Rumi (chanteuse et véritable protagoniste affublée de son sabre saingeom) s’imposent comme des héroïnes attachantes au caractère défini. La dynamique de trio doit beaucoup en la réussite de KPop Demon Hunters, autant badass qu’attendrissantes ou drôles.

Et outre le caractère fun de l’ensemble, c’est bien dans la sève mythologique instillée en filigrane par Maggie Kang que le film tire sa force. Tout comme Sinners ou bien South of Midnight, KPop Demon Hunters transcrit l’usage de la musique comme un moyen de fédérer face à l’obscurité. Il ne paraît donc pas étonnant que la trame verse dans la nécessité de croire en soi et d’une cohésion collective pour triompher.
Trame (trop) classique
On regrettera cependant que le film n’aille pas plus loin dans cette réflexion, préférant dérouler un récit finalement plutôt linéaire. C’est bien dommage, tant KPop Demon Hunters bénéficie d’un soin technique faisant régulièrement mouche, particulièrement lors des séquences d’action hyperkinétiques semblant tout droit sorties d’un comic book.
Une aisance scénographique en adéquation totale avec les divers morceaux musicaux du film (la BO est de qualité), renvoyant constamment à ce qui se joue émotionnellement pour les personnages ! En bref, KPop Demon Hunters cerne réellement son sujet et ses protagonistes, questionnant par ailleurs la recherche de gloire de son antagoniste Jinu ou bien l’identité de Rumi (à moitié humaine et démone).

Pour autant, la dramaturgie restera finalement en surface, préférant teaser une suite après un climax plutôt rapide pour mieux exploiter son univers. Car oui, KPop Demon Hunters est un succès indéniable pour Netflix et Sony, annonçant d’entrée de jeu la mise en chantier de 2 suites, ainsi que l’élaboration d’une série et d’une version live !
La plate-forme a trouvé son Toy Story/Reine des Neiges en fin de compte, et même si sa durée d’1h35 ne permet pas de creuser toutes ses composantes, difficile de ne pas être charmé par ce KPop Demon Hunters. Une proposition fun, pop, à l’animation soignée, aux personnages truculents et à l’imagerie inspirée : oui, on veut une suite !
KPop Demon Hunters est disponible sur Netflix
avis
KPop Demon Hunters sacrifie une dramaturgie finalement trop classique au profit d'une efficacité de chaque instant. C'est dommage, mais heureusement cette proposition multi-référentielle se veut aussi réjouissante que charmante, via un trio de protagonistes immédiatement attachant, une animation stylisée et une digestion maîtrisée de son univers iconographique. Pas trop mal au final !