House of the Dragon revient près de 2 ans plus tard : la guerre entre les Verts et les Noirs gronde, tandis que la lutte pour la Couronne de Westeros déchire le royaume et la famille Targaryen. Retour sur cette première moitié de saison 2, qui débute aujourd’hui !
Game of Thrones aura beau avoir loupé le coche sur son ultime saison controversée, ce serait dommage d’occulter son impact gigantesque dans le monde des séries TV, la pop culture et l’imaginaire global de la fantasy moderne. Cela tombe bien, l’univers de George R.R. Martin s’est déjà étendu en roman, et HBO décide de ne pas lâcher son dragon aux œufs d’or ! C’est ainsi qu’est née House of the Dragon, adaptation d’hors et déjà prévue en 4 saisons de Feu & Sang.
Cette préquelle (dont on vous fait le résumé de la Saison 1) nous emmène donc 172 ans avant le récit de Daenerys, Jon Snow et compagnie : Westeros est gouverné par les Targaryen, avant qu’un remariage du Roi Viserys ne scinde définitivement la royauté en 2 clans. D’un côté Rhaenyra, fille de Viserys initialement désignée comme 1e Reine de la dynastie ; de l’autre Alicent, ex-amie de Rhaenyra devenue ennemie après avoir épousé le père de cette dernière et lui donner des héritiers.
Targaryen vs Targaryen
Après une première saison très réussie (malgré quelques petits problèmes dans sa gestion de la temporalité), la dynastie Targaryen est plus divisée que jamais ! Les Verts (Alicent Hightower, et ses fils Aegon et Aemond résidant à King’s Landing) sont responsables de la mort semi-accidentelle de Lucerys Velaryon, un des fils illégitimes de Rhaenyra.
Le clan des Noirs (les Targaryen affiliés à Rhaenyra et Daemond, mais aussi le clan Velaryon) débute ainsi cette Saison 2 sur un ton des plus funèbres à la forteresse de Dragonstone. L’occasion d’apprécier une facture visuelle plus naturaliste et proche de Game of Thrones, là où House of the Dragon Saison 1 avait été critiquée pour sa colorimétrie crépusculaire.
Exit Miguel Sapochnik (excellent réalisateur de Hardhome ou la Bataille des bâtards, qui était également showrunner de la Saison 1) tandis qu’un autre vétéran de GoT devient producteur délégué (Alan Taylor). Un détail qui na peut-être pas son importance au premier abord, mais qui transparait d’entrée de jeu dans une mise en scène peut-être moins virtuose qu’attendue, mais toujours au service de l’univers de George R.R. Martin.
Retour dans les chaussons de Westeros
Les 2 premiers épisodes de House of the Dragon Saison 2 re-posent d’ailleurs efficacement le B-A BA de l’univers, où l’orgueil des personnages conduisent forcément à son lot de complots intestins et de luttes sanguinaires pour s’assoir sur le Trône de Fer. Là où cette lutte pouvait apparaître binaire au sein de la famille Targaryen, cette première moitié de Saison 2 réussit à complexifier un peu plus ce conflit en élaborant les enjeux circonscrits aux désirs de chaque personnage.
Ainsi, après un épisode 1 remettant une pièce dans la machinerie perverse du cercle de la haine, Rhaenyra et Daemond sembleront chacun mener un combat à leur manière, tandis que les figures matriarcales d’House of the Dragon (Rhaenys et Alicent comprises) souffrent désormais d’une lutte sans merci menée par les Targaryens masculins.
Ce sera d’autant plus vrai du côté des Verts où la cruauté ne se cache définitivement plus, tandis que Criston Cole s’affirme comme le dommage collatéral le plus passionnant de la série (de figure de preux chevalier servant à homme de main drivé par les beaux yeux de sa reine). Néanmoins, House of the Dragon conserve cette rythmique globale appréciable (si bien que chaque épisode est pourvoyeur d’évènements majeurs faisant avancer l’intrigue), tout en diluant parfois la dramaturgie de personnages finalement parfois plus archétypaux que complètement incarnés.
House of the Dragon : la guerre commence
Un chipotage à l’aune de sa série aînée sans aucun doute, surtout que la série n’hésite pas à donner de la chair même à des rôles jusqu’ici tertiaires (les jumeaux Erryk et Arryk Cargill dans un touchant final d’épisode 2). La problématique qui en découle tient surtout d’une gestion des ellipses qui certes propose un récit et des personnages proactifs, mais qui dès l’épisode 3 met en scène des résultantes de scènes de bataille balancées en hors-champ, le tout sans réel gravitas.
Un aspect dommageable, tant on se souvient encore de mise en place de conflit armé dans Westeros tout aussi tendu que le climax guerrier qui en découlait. Ici, House of the Dragon affiche néanmoins une dimension belliqueuse plus assumée, puisque la lutte des Targaryen englobe désormais des alliances de part et d’autre du royaume, contaminant le quotidien du peuple tout entier.
Malgré tout, il suffira de la dernière partie du très bon épisode 4 pour proposer une bataille dont l’échelle sert avant tout à souligner le réel combat aérien (oui les dragons sont évidemment présents dans House of the Dragon !) de personnages principaux au destin incertain. Des enjeux et de (lourdes) conséquences donc, même si l’impact émotionnel reste un tantinet prisonnier de la recette globalement attendue (tout comme la BO de Ramin Djawadi désormais en pilotage automatique).
Quoi qu’il en soit, House of the Dragon saison 2 a bien fière allure avec cette première moitié crescendo qui n’épargne aucun de ses protagonistes. Et si la mécanique bien huilée peine à nous clouer complètement à nos fauteuils pour l’instant, difficile de ne pas être happé dans ces luttes intestines à la fabrication soignée et au casting impeccable (Emma D’Arcy, Matt Smith et Olivia Cooke survolent encore une fois l’ensemble) ! Vivement la suite !
La saison 2 de House of the Dragon débute le lundi 17 juin 2024 sur Max, avec un épisode par semaine
avis
House of the Dragon revient dans une première moitié de Saison 2 prenante, où le caractère désormais plus belliqueux du conflit entre les Verts et les Noirs proposent encore plus de gravitas, à défaut de proposer un réel impact émotionnel de par sa rythmique dramaturgique plus attendue. Néanmoins, retrouver l'univers de George R.R. Martin demeure un vrai plaisir, tandis que les rapports entre les personnages se complexifient, tout comme l'ampleur de la guerre à venir pour Westeros. Une bonne reprise, reste à voir si cette Saison 2 confirme !