Avec Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban, on entame de manière cavalière notre troisième année à Poudlard. Pour cet opus particulier, il fallait un réalisateur ingénieux, capable d’illustrer le passage vers l’adolescence d’un jeune Harry torturé et meurtri par la cause du décès de ses parents. Le choix se porta sur le réalisateur mexicain, Alfonso Cuarón. Choix hautement validé par JK Rowling herself grâce à La Petite Princesse, adaptation baroque par Cuarón d’une certaine…princesse Sara.
Une année particulière. Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban change de look et opte pour une tenue moins scolaire. On sort enfin la chemise du pull de son uniforme et on déambule nonchalamment dans un Poudlard naturaliste et sensoriel. Le tempérament des personnages prend enfin le dessus sur les effets spéciaux ainsi que sur la musique orchestrale des premiers volets. Le charme du trio d’acteurs principaux opère toujours et on est ravis de les voir grandir dans un nouvel environnement.
Something wicked this way comes. Alfonso Cuarón a convoqué les sorcières de Macbeth pour exprimer la tension qui règne autour de la menace Sirius Black, ainsi que sur le conflit interne du jeune Harry. En dépit de très bonnes intentions de réalisation, avec des effets de mise en scène stylistiques et élégants, l’intrigue autour du prisonnier d’Azkaban (Gary Oldman un peu fou-fou portant la lourde tâche d’introduire un des personnages les plus appréciés de la saga), du professeur Lupin (David Thewlis, plus dans la nuance) et de Peter Pettigrow est sacrifiée. Craignant sans doute de sombrer dans le verbeux et de perdre l’attention du jeune public, le film aurait cependant mérité quinze minutes supplémentaires, histoire de nous éclairer façon LUMOS MAXIMA.