Hantée est une BD qui aborde le sujet de la perte d’un être cher dans une aventure pleine de rebondissements, de frissons et de fantômes.
Après l’accident de scooter qui a coûté la vie à sa sœur, Tilda se retrouve au Refuge, un endroit pour des jeunes en souffrance. Rongée par la culpabilité, persuadée qu’elle aurait du perdre la vie à sa place, l’adolescente rumine sans cesse les mêmes pensées. Jusqu’à ce qu’une séance de spiritisme vienne tout faire basculer. Tilda se met à voir des fantômes partout. Et puis, il y a cette chasseuse de fantômes professionnelle qui vient à sa rencontre, mais dont les intentions semblent troubles.
De frissons en rebondissements, Hantée aborde avec originalité – mais aussi avec quelques maladresses – le thème du deuil d’un proche.
« Les morts sont des invisibles, mais non des absents. »
Victor Hugo
Une autre approche de la mort
L’intrigue qui se met alors en place est l’occasion d’une rencontre salvatrice entre les morts et les vivants. À travers cette expérience mystique inattendue et déroutante, Tilda et sa sœur défunte vont pouvoir se dire des choses qui les aideront, l’une comme l’autre, à poursuivre leur existence en paix – dans la vie comme dans la mort ! Une manière habile d’aborder avec un peu de légèreté cette idée de la perte d’un être cher qui hante parfois longuement l’esprit des vivants.
Ainsi, à travers l’expérience de Tilda, on peut tirer plusieurs enseignements. À commencer par l’idée que la mort n’est pas synonyme d’inexistence mais simplement d’une existence qui nous échappe à nous, vivants. Ou encore que les morts ont besoin que nous acceptions de les laisser partir pour pouvoir vivre librement leur vie de fantôme ! Certes, tout cela n’est que croyances, mais si elle peuvent favoriser l’acceptation et la résilience des plus jeunes, elles valent peut-être le coup, non ?
« On est là parce qu’on est retenus, par le chagrin d’un vivant, quelqu’un d’inconsolable. Du coup, on hante la vie, ou plutôt la vie hante notre mort. Et on ne peut rien y faire. »
Une qualité assez inégale
Si l’histoire a su nous séduire dans sa manière de créer une proximité et un rapport désacralisé entre la vie et la mort, un certain nombre de détails nous ont néanmoins gênés. D’un point de vue esthétique déjà, nous n’avons pas été séduits par les traits des personnages. En effet, leurs expressions de visage sont toute assez similaires et leur donne un air plutôt antipathique. Il nous a manqué un peu de douceur et de chaleur dans les regards.
D’autre part, si l’ellipse de l’accident de la sœur de Tilda est bienvenue, certaines transitions entre les scènes sont parfois trop abruptes et saccadent notre compréhension de l’histoire. On n’a pas trop compris non plus pourquoi, çà et là, quelques personnages portent des masques… Et surtout, nous sommes restés très perplexes face à certaines répliques – pas crédibles pour un sou – de la psy ; tout comme face à cette vignette de fin (?!?!), devant laquelle nos sourcils sont restés un moment en l’air ! Pourvu qu’elle ne nous hante pas !