Petite évènement du Festival d’Annecy : Fixed s’est dévoilé en avant-première mondiale. Le nouveau film de Genndy Tartakovsky (Le Laboratoire de Dexter, Samurai Jack, Primal) se présente comme une comédie adulte à la fois ultra osée et hilarante !
Fixed est un petit évènement en soit, car il s’agit du nouveau film de Genndy Tartakovsky ! On ne présente plus le papa de Le Laboratoire de Dexter, Clone Wars, Samurai Jack ou bien Primal. Une voix rare au style singulier, gérant aussi bien l’humour que le mythologique ou la violence épique. Pour autant, le bougre n’a jamais trop su s’imposer en ce qui concerne les long-métrages, malgré le succès commercial des Hôtel Transylvanie.
Fixed a failli ne jamais sortir
Fixed est également un évènement de par le contexte houleux de sa sortie : produit par Sony Animation, cette comédie co-écrite avec son ami Jon Vitti (scénariste sur Les Simpson ou bien The Office) s’est retrouvée privée de distribution l’an dernier avant que Netflix n’obtienne les droits. C’est donc un petit exploit d’enfin voir la sortie du film, présenté sur grand écran lors de son avant-première au Festival d’Annecy !

D’entrée de jeu, on comprend pourquoi Fixed est R-Rated (l’équivalent du -16 ans aux États-Unis), alors que que le film nous présente Bull, un chien constamment en rut, introduit en pleine jouissance alors qu’il culbute la jambe de la mamie familiale ! En effet, le bouledogue protagoniste est fier de ses balloches poilues, tandis qu’il drague Honey, la charmante lévrier afghane voisine d’enfance qui est également chien de concours.
Mais une foudroyante nouvelle vient rompre son quotidien : ses maîtres s’apprêtent à l’emmener le lendemain chez le vétérinaire pour le faire castrer ! Déboussolé, Bull va s’engager dans une ultime irée entre potes à travers la ville dans le but d’échapper à son destin… et de profiter une bonne fois pour toutes de ses attributs intimes !
Comédie de potes qui ne recule devant rien
Bref, Fixed arbore un pur pitch de comédie bien barrée, quelque part entre Fritz The Cat (premier film d’animation de l’Histoire à être classé X), Big Mouth et du Judd Appatow. L’influence de ce dernier (40 ans toujours puceau en tête) est d’ailleurs prépondérante, tandis que le film de Tartakovsky enchaîne à un rythme effréné les blagues en-dessous de la ceinture !

Le caractère graveleux à la Sausage Party ne recule d’ailleurs devant rien, entre allusions à du sexe oral, évocations de rapports sexuels (certains même montrés!)… jusqu’à une séquence anthologique où la bande se retrouve dans un club libertin canin (avec dominatrix et videur trans libidineux compris). Le caractère complètement frondeur et vulgos de Fixed est déjà une gageure synonyme de liberté absolue, mais là où certains pourraient y voir du American Pie en animation, le scénario n’oublie pas ses personnages ni un propos sous-jacent.
Jamais ouvertement graphique (si ce n’est lors de quelques surprenantes effusions de sang bien fendardes), Fixed déroule son tempo absolument hilarant au même titre qu’une présentation de personnages savoureux (Idris Elba en boxer ayant des mommy issues ; un clébard masochiste, un husky masculiniste ou bien un teckel wannabe-influenceur). Mais plus encore, Tartakovsky les rend tous attachants de part leurs propres insécurités respectives (Honey se veut un chien-mannequin mais aimerait être une femelle normale).
Irrévérence qui n’oublie pas ses personnages
Une dimension quasi existentielle donc, même si fatalement le réalisateur privilégie bien + le rire plutôt qu’une réflexion tangentielle à l’apprentissage de Bull au cours de son périple. Fixed met bien un tiers de son intrigue au service de la vanne bien grasse avant de questionner le positionnement moral du personnage principal.

Et si abandonner ses boules n’était finalement pas un passage à l’âge adulte et une acceptation globale de ses responsabilités (en particulier relationnelles) ? Tel est le fond de cette comédie par ailleurs impeccablement animée dans son dessin 2D rappelant automatiquement les premières œuvres de Genndy Tartakovsky lorsqu’il travaillait pour Cartoon Network !
En résulte un film tout à fait réjouissant, qui à l’image de son climax (centré sur un quiproquo de coït absolument hallucinant d’audace), n’est définitivement pas destiné à tous les publics. Pour autant, on se demande bien quand était la dernière fois qu’un tel film produit par un gros studio a vu le jour, avec une énergie crasse aussi communicative et un ton résolument singulier. Bref, un gros plaisir pas du tout coupable !
Fixed sortira sur Netflix le 13 août 2025. Retrouvez tous nos articles du Festival d’Annecy ici.
avis
Avec Fixed, Genndy Tartakovsky revient au look de ses premières créations 2D pour une comédie adulte et graveleuse complètement barrée. Un film d'animation dont le caractère frondeur le rend immédiatement attachant, au même titre que ses personnages empli d'insécurités au sein desquels le spectateur se reconnaîtra. Pas le Tartakovsky qu'on attendait, mais peut-être celui dont on avait besoin pour rappeler à nouveau la maîtrise du bonhomme !