Le jeu d’horreur Five Nights at Freddy’s (Fnaf), créé par Scott Cawthon en 2014, s’est rapidement imposé comme incontournable. Son gameplay simple, son atmosphère oppressante ont donné naissance à une franchise exploitée sur de multiples fronts. Emma Tammi en s’attaquant à ce géant du jeu vidéo d’horreur relève donc un défi de taille…
Mike Schmidt (Josh Hutcherson), un jeune homme perturbé, peine à joindre les deux bouts pour subvenir à ses besoins ainsi que ceux de sa petite sœur. Il se retrouve contraint d’accepter un travail aux allures plus que douteuses dans le but d’obtenir un salaire. Les promesses de son nouvel emploi n’inspirent pas confiance, des horaires de nuit, un salaire minable. Si la pizzeria était pendant un temps célèbre grâce à ces animatroniques faisant la joie des enfants, Mike se retrouve vigile d’un endroit désaffecté, lugubre, et cachant de lourds secrets. Bienvenue à Five Nights at Freddy’s.
La franchise de Five Nights at Freddy’s connaît donc sa première adaptation au cinéma. Si le jeu a connu son succès grâce à un gameplay simple mais terrifiant, Emma Tammi rate le coche d’une adaptation proprement horrifique. Il est évident qu’il est nécessaire de développer un arc narratif pour dérouler une histoire sur plus de deux heures.
Une ambiance visuellement intéressante.
Le spectateur attentif pourra noter que de nombreux éléments disséminés dans le film se combinent dans ce qu’on pourrait presque appeler un fusil de Tchekhov. Si cette réalisation apporte une satisfaction certaine, elle aurait pu être décuplée si ce fusil de Tchekhov prenait le devant de la trame narrative, il reste cependant relégué à du détail et donc dissimulé à l’arrière-plan de l’histoire.
Si certains points narratifs du film sont discutables, il est bon de s’accorder sur l’ambiance oppressante, qui reste parfaitement mise en place. La musique n’est pas sur-envahissante, l’ambiance sonore est parfaitement dosée, les berceuses fredonnées par les animatroniques sont amenées à point nommé.
Pour les fans du jeu l’abondance des références aux différents opus est plaisante à identifier et rajoute un petit frisson supplémentaire à l’histoire. Cette abondance exclut malheureusement le spectateur non coutumier de l’univers de FNAF.
Un film qui essaie d’être horrifique
Les grands codes de l’horreur au cinéma sont bien là, mais ils n’apportent que peu, voire pas du tout d’intérêt au film, le faisant même basculer dans le cliché absolu. Oui, la lumière qui clignote, le couloir un peu sombre, le son qui grésille promettent une ambiance oppressante. Autant d’éléments qui sont nécessaires lorsqu’il s’agit d’un film d’horreur, mais ils sont ici amenés avec si peu de nuances qu’ils en deviennent prévisibles.
Cette abondance de clichés horrifiques est presque regrettable, l’idée de l’adaptation des animatroniques au cinéma amenant une quantité d’éléments cinématographiques intéressants à l’écran mais pourtant absolument pas exploités ici.
Une fois que Mike est engagé, le premier soir, il visualise une cassette lui expliquant les grandes lignes de son travail. Surprise ? La cassette grésille, l’image se fige, les paroles de la présentatrice sont déformées. Ces cinq nuits, élément central du jeu, puisqu’apparaissant dans le titre même sont à peine mentionnées, dissimulées sous la trame narrative. On en oublie presque qu’il doit y passer cinq nuits. Les passe-t-il vraiment ? Mike passe surtout plus de temps à rêver qu’autre chose.
Des personnages qui sonnent faux mêlés à des ellipses scénaristiques étranges ?
La figure majeure qui partage l’écran avec Mike, c’est le personnage de Vanessa Monroe (Elizabeth Lail). Une policière qui vient achever, chaque soir, sa ronde de nuit chez Freddy. Elle s’immisce progressivement dans la vie de Mike.
Vanessa Monroe est le point flou du scénario. Elle est l’épicentre de tous les questionnements irrésolus de l’histoire, allant jusqu’à apporter une conclusion naïve à certains problèmes. Ces résolutions donnent presque le sentiment que le scénario ne savait pas comment se sortir d’une solution. Pas de problème, il y a Vanessa !
Ce personnage amène aussi les pistes d’une pseudo histoire d’amour qu’on s’attend à voir fleurir pendant tout le film mais qui pourtant n’aboutit jamais. Sur ce dernier point on notera que cette non-conclusion amoureuse est presque bénéfique au film, abouti elle aurait fait prendre à l’histoire un pas de côté absolument non nécessaire.
Si Five Nights at Freddy’s est un film qui reprend les grands codes de l’horreur au cinéma, il rate cependant sa promesse. Certains éléments du jeu sont mis de côté, tel que les caméras et l’électricité instable, au profit d’une narration pleine de bon sentiment qui fait faire au film un pas de côté. Aussi, si FNAF n’est pas un parfait film d’horreur, il n’est est pas moins un long-métrage grand-public idéal pour Halloween.
Un commentaire
En tant que grand fan de fnaf,je suis assez déçu du deroulement de la timeline du film ne collant pas la timeline originale