La Fille de Brest est à propos de l’affaire du Mediator qui a eu beaucoup d’échos dans la presse ces dernières années. C’est le genre de sujet qui serait produit en un rien de temps aux États-Unis. Au centre de ce scandale sanitaire, le deuxième laboratoire pharmaceutique français, Servier, qui a vendu pendant près de 30 ans un médicament à la fois peu efficace… Et surtout mortel.
L’héroïne des temps modernes : Irène Frachon. La cinéaste Emmanuelle Bercot révèle l’histoire d’une femme qui combat (pratiquement) seule le laboratoire Servier. Dans le film, elle est interprétée par l’excellente Sidse Babett Knudsen (Borgen) qui apporte une énergie folle au récit.
Une narration efficace à l’Américaine. On retrouve tout ce qui fait le sel de la mise en scène hollywoodienne lorsqu’il s’agit de mettre en avant des scandales d’État – on pense aux Hommes du Président ou plus récemment à Spotlight – la narration est dynamique, sans temps mort et l’histoire fascine par cette lutte de David contre Goliath. Finalement, excepté quelques maladresses dans la réalisation, Emmanuelle Bercot s’en tire bien dans le périlleux exercice de l’adaptation de faits contemporains.