L’encyclopédie des peurs est une bande dessinée jeunesse fantastique qui nous plonge sans trop de frissons dans les peurs de l’enfance.
L’encyclopédie des peurs, c’est aussi le nom de l’ouvrage scientifique que Clara Baldamore a passé sa vie entière à rédiger. Un livre qui répertorie toutes les peurs humaines et analyse leurs essences. Enfin, qui répertoriait, jusqu’à ce que sa petite fille, Lili, débarque de manière imprévue avec son chien Raspoutine, et que le travail de toute une vie se trouve anéanti en quelques coups de crocs. Elle compte alors sur Lili pour réparer ça en partant à sa place en expédition pour capturer à nouveau l’essence des peurs…
Si cette série avait su nous séduire sur le papier avec cette idée d’aborder les différentes peurs, ce Tome 1 nous a finalement laissé une impression un peu mitigée.
Un personnage vraiment très détestable
Dès les toutes premières bulles, on se met à détester cette grand-mère colérique et méchante qui traite les êtres qui l’entourent avec le plus grand mépris, à commencer par Rigor, son dévoué valet qui se balade avec sa lampe en forme de crâne. Et ça ne va pas en s’arrangeant au fil des pages. Car on peut dire que les auteurs forcent grandement le trait. Du coup, on n’attend qu’une seule chose : que Lili remette à sa place cette vieille mégère !
Surtout que la petite-fille n’a droit à aucun traitement de faveur. Quant à Raspoutine, qui n’en fait clairement qu’à sa tête, on se demande s’il réussira à rester en vie jusqu’à la fin de ce premier tome ! Ce qui est sûr c’est que l’on n’aimerait être à la place d’aucun d’eux et passer ne serait-ce qu’une nuit dans ce lieu austère, au milieu des animaux empaillés. Pour autant, la jeune fille est loin de se laisser impressionner par la situation et par les épreuves qui l’attendent.
Quand la peur se fait toute petite
Le graphisme est simple mais efficace. En effet, les jeux d’ombres et les couleurs aux nuances froides de bleu et de vert parviennent bien à retranscrire l’atmosphère sinistre de ce manoir et à poser l’ambiance. Pour autant, pas de quoi frissonner non plus. La faute à un humour peut-être un peu trop présent, et à une histoire qui souffre d’un manque de détails et de profondeur.
Du coup, ces fameuses expéditions sensées constituer le cœur de chaque album et nous confronter à la peur évoquée deviennent secondaires, en même temps que le personnage principal. En effet, la jeune Lili se révèle assez insipide à côté de cette grand-mère à la personnalité si envahissante. La lecture reste divertissante pour un jeune public, mais si on espérait avoir la chair de poule, c’est raté.
Une BD qui survole l’essentiel
Ainsi, on s’impatiente de découvrir comment évolueront les liens entre les personnages, mais pour le reste, on craint de s’ennuyer un peu. Car les auteurs passent finalement assez vite sur la fameuse expédition, les péripéties auxquelles sont confrontés Lili et Raspoutine, et les personnages qu’ils rencontrent. Trop vite pour nous laisser le temps de voyager à leurs côtés et de ressentir une quelconque tension. Du coup, une fois la lecture terminée, on ne se souvient même pas de ces éléments. Dommage.
Alors, après un premier épisode consacré à l’achluophobie – la peur du noir – espérons que le prochain tome gagnera quelque peu en épaisseur et saura corriger ses petits défauts. Et c’est à la phasmophobie, ou la peur des fantômes, que se trouveront cette fois confrontés nos héros. Une série tout de même à suivre.