La célèbre saga d’horreur des années 2000 revient d’entre les morts après 14 ans d’absence pour faire peau neuve avec Destination Finale Bloodlines. Un retour qui sent le sang frais et la bonne bidoche !
Tout fan connaît la chanson : la mort va frapper chacun leur tour des personnages qui ont échappé (grâce à une vision prémonitoire) à la grande faucheuse, au détour d’accidents domestiques assez rocambolesques. Mais petite originalité dans Destination Finale Bloodlines : la fossoyeuse ne s’en prendra pas à des survivants mais à leur descendance qui n’aurait jamais dû exister.

Une manière donc de renouveler, sans non plus trop s’éloigner des sentiers battus, les enjeux et d’ancrer le tout autour de nouvelle règle où la mort descend, dans tous les sens du terme, l’arbre généalogique. Une manière de donner plus de poids à chaque mort où ce ne sont plus des personnages aléatoires qui décèdent de manière random mais l’extinction totale de toute une famille qui est en jeu. Cela permet par la même occasion de donner de l’épaisseur aux personnages qui doivent, outre le fait d’échapper à une mise en charpie, régler des problèmes relationnels. Si on voulait pousser l’analyse, on pourrait même y déceler derrière cette idée une allégorie freudienne des traumatismes familiaux qui s’héritent de génération en génération…
Mais ce serait peut-être prêter des intentions intellectuelles à une saga où la seule présence de cervelle est sur le sol sous forme de bouillie et non derrière le scénario. Mais, ironiquement, le duo cinéaste Zach Lipovsky & Adam B. Stein ainsi que les scénaristes Lori Evans Taylor, Guy Busick & Jon Watts (oui oui celui derrière la dernière trilogie Spider-man) ont l’intelligence d’avoir parfaitement conscience de ce qu’est Destination Finale : un divertissement morbide et sanglant. Dans cette optique, le film ne lésine pas sur les effets et en donne pour notre argent : écrasement, arrachage, immolation, tranchage, brisage en deux etc…
Destination Final Bloodlines, le volet de l’humourir
Une foire à la saucisse sur grand écran et qui se hisse parmi les plus marquantes de la dorénavant hexalogie. Cette conscience du matériau amène même une sorte d’humour noir méta où les auteurs jouent avec les connaissances du spectateur pour en faire des blagues morbides. Un second degré bienvenue au sein d’une saga qui, même si elle savait ce qu’elle était, s’évertuait à être beaucoup trop sérieuse dans l’approche de son concept. En ce sens, il y a une ironie dramatique constante au sein du film où les personnages se moquent de la mort elle-même. Rendant que plus satisfaisant le châtiment.
A l’image des meilleurs opus de la saga, que vous pourrez retrouver dans notre futur classement, les fausses pistes sont malicieusement distillées pour que, à condition de pas avoir vu les trailers, le tout soit ludique à suivre : Quand on sait qui cela va toucher, on ne sait pas d’où va venir le danger. Et quand on sait d’où va venir le danger (tout autant que les personnages le savent), on ne s’attend pas forcément à qui sera touché… Des surprises constantes qui permettent de nous garder constamment à l’affût malgré son statut de plus long volet de la saga.

Par ailleurs, il s’avère très certainement le mieux réalisé puisque Lipovsky & Stein s’amusent comme des petits fous avec différentes focales, échelles, effets de montage et utilisations de musique pour constamment nous mener en bateau au sein de cette orgie de tripaille. On pourra cependant tout de même reprocher parfois des effets numériques, pourtant au milieu d’excellent effets pratiques éparses (celui du camion poubelle est fou), pas au top (les séquences d’intro et d’outro piquent un peu les yeux). Il serait temps qu’ils se rendent compte que la saga n’a jamais été aussi bonne que quand elle embrassait la tangibilité de ses morts et non pas le spectaculaire factice. Le film mériterait aussi de plus se poser pour faire monter le suspens de ces séquences, là où l’on sent parfois que l’on veut vite passer d’une mort à l’autre.
Destination Finale Bloodlines est une véritable bonne surprise que l’on attendait pas. Son recul sur sa propre franchise et sa compréhension des codes en fait un blockbuster horrifique, fun et généreux. Il a le mérite d’avoir un soin et une envie d’offrir quelque chose de nouveau malgré des rails toutes tracés. C’est con mais c’est bon.
Destination Finale Bloodlines est actuellement à voir en salle.
Avis
Toujours aussi bête, ce Destination Finale Bloodlines n'en reste pas moins un bon retour en matière qui allie générosité de la barbaque et humour méta malicieusement pensé. Les ingrédients parfaits pour un divertissement morbide jouissif et réussi.