La première saison intéressante sur bien des points, il incombe la lourde tache à Cloak & Dagger de transformer l’essai avec une saison 2 qui commence bien.
S’ils expérimentent toujours les limites de leurs pouvoirs, Cloak & Dagger tombent bientôt face à Mayhem, une mutante ambivalente. Diffusée sur Freeform et Amazon Prime Video chez nous, la série Marvel continue son petit bonhomme de chemin, indépendante et toujours relativement bien maîtrisée.
Les deux premiers épisodes fonctionnent ensemble pour nous confronter à la menace qui n’est plus personnelle mais physique, une super-vilaine classique si on peut dire. L’écriture de Joe Pokaski demeure toujours incisive, apte à critiquer les faits de sociétés plutôt qu’à nous en mettre plein la vue avec des effets spéciaux dispensables. Les personnages se contrastent psychologiquement et visuellement, mais ne tentent jamais de vendre un produit spectaculaire. On reste au niveau de la rue, au plus près des protagonistes.
Montage alterné !
Si on trouve que la force de Cloak & Dagger est bien dans le développement narratif de ses personnages (et dans sa bande-originale exceptionnelle), il ne faudrait pas non plus crier au génie, on reste dans une série super-héroïque. A ce titre, le jeu de Olivia Holt est aussi exaspérant que celui de Aubrey Joseph est attendrissant. Jusque dans les performances et les costumes, la série maintient cette espèce de dichotomie, ce contraste magnifié par un montage précis et lourd de sens.
C’est dans le second épisode que cette dissemblance entre Cloak & Dagger & la méchante trouve son paroxysme. Déjà que les protagonistes se ressemblent autant qu’ils s’opposent, la dissonance s’illustre parfaitement dans l’antagoniste, sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde littéral, deux personnalités opposées dans deux corps identiques. Une trouvaille scénaristique assez maligne qui permet avec des matchs cuts et surtout un montage alterné efficace d’identifier toutes les facettes de ces joueurs. D’un même point de départ, les divergences narratives explorent les choix et chemins de chacun. Trois focalisations pour trois voix, trois contraires, trois complémentarités. Bien joué.