Après trois saisons inégales, la série animée Castlevania vient de tirer sa révérence avec une conclusion follement épique et mélancolique.
Trevor Belmont, Sypha Belnades et Alucard Tepes affrontent vampires et démons qui lancent un assaut final pour ressusciter une vieille connaissance. Netflix propose donc avec cette saison 4 de Castlevania de suivre la fin des aventures de nos héros dans un dernier ride particulièrement maîtrisé, lequel s’émancipe de son animation trop limitée dans un dernier acte dantesque.
Adaptée de la franchise vidéoludique éponyme de Konami par Warren Ellis, la série animée Castlevania touche donc à sa fin et termine l’arc narratif inspiré des jeux vidéo respectifs. La première saison servait de très courte introduction à l’univers violent de la Wallachia, la deuxième concluait l’histoire de Dracula’s Curse quand la troisième s’offrait une visée psychologique et psychédélique fort appréciable en humanisant fortement Isaac et Hector, comme dans Curse of Darkness. Ne manquait plus qu’un final monstrueux pour finir en beauté, c’est chose faite avec un climax se référant à Symphony of the Night, les vrais sauront. De belles références pour clore cette épopée de dark fantasy médiévale qui aura su voler très pertinemment de ses propres ailes.
Only lovers left alive
En dix épisodes de 30 minutes chacun et sans aucune faute de rythme, la fin de Castlevania fait la part belle à ses différents protagonistes pour leur offrir la conclusion méritée de leurs intrigues respectives. En effet, pour faire converger le destins de ses personnages, le show prend bien soin de ne pas éluder leur développement pour se baigner uniquement dans une baston monumentale. S’il est ici question d’étudier la psyché tourmentée des forgerons en quête de rédemption ou d’émancipation, loin de leurs maîtres Vampires, c’est également la relation de Trevor et Sypha ou l’humanisation de Alucard qui vient ici embellir cet élan psychologique. Des trajectoires immuables et singulières qui ne cherchent finalement, comme pour tout le monde, qu’à aller de l’avant, à tourner la page pour évoluer dans un monde serein, en phase avec eux même.
Une lecture pertinente, qui grâce à un casting exceptionnel, Richard Armitage est parfaitement insolent quand James Callis offre à Alucard toute la sensualité qu’il mérite, peut se targuer de rendre vivante une animation pourtant très pauvre. Japonisante, l’animation justement est très saccadée, faisant de ses personnages des statues qui ne se meuvent que lors de scènes d’action presque épileptiques. Mais si l’on perd en dynamisme, on gagne en lisibilité, du moins quand il n’est pas question des séquences de combat au-delà de ce que l’on peut qualifier d’épique. Là c’est le trait qui devient vivant, vibrant, touchant à une virtuosité qui toucherait presque à l’abstrait alors que Mua Film vient seconder le Powerhouse Animation Studios dans des plans viscéralement différents du reste de Castlevania.
Sous couvert d’une violence inouïe, Netflix nous livre des épisodes d’une superbe mélancolie qui nous laissent un goût savoureusement triste à mesure que l’on prend conscience de la fin inéluctable de Castlevania. Ne reste plus qu’à espérer que le spin-off sera à la hauteur de cette illustre série mère.