Le chapiteau du Cirque Électrique accueille jusqu’au 30 mars prochain le Cabaret Décadent et sa « Revue électrique n°777 VICE, Divagation sur une saison« . Un show queer dévergondé qui saura vous combler !
Pas question d’attendre le début du spectacle pour s’amuser ! Sous le chapiteau se déploie l’antre du VICE avec son service restauration et ses boissons ; un bar ouvert à tou.te.s surplombé d’une scène avec batterie et synthés. Et bien évidemment, les spectateurs se prennent au jeu : ils discutent, boivent et mangent dans une ambiance cabaret qui s’annonce vicieusement délicieuse ! La couleur rouge est partout, l’excitation tout autant. Alors, place au Cabaret Décadent, place au vice !
Corrine, la maîtresse de cérémonie, entre sur scène, vapoteuse à la bouche et dictaphone en main. Elle traverse la piste, jette des regards désinvoltes au public, s’approche des premiers rangs et distribue des billets. On les prend à pleine bouche, on les attrape au vol, l’argent est convoité, sans aucune exception. Enfin le rideau s’ouvre et c’est l’extase ! Les comédien.ne.s sont tou.te.s assis.e.s sur un canapé de velours rouge, dans des tenues quelque peu… dénudées. On se regarde, on se touche, on s’embrasse, le désir se fait sentir, la perversion tout autant.
Une première partie vacillante
Et voilà que la première partie du show commence, avec cet enchaînement de numéros acrobatiques sur fond de débauche et de musique live. Contorsionniste, jongleur de feu, femme aux cerceaux, voltige… le spectacle slalome entre humour noir et BDSM. Pourtant, il manque un petit quelque chose et bien que le cadence soit effréné, les shows ne prennent pas complètement et restent tremblotants.
Entre les artistes, un déséquilibre opère ; le niveau est inégal. Alors oui, une ou deux erreurs passent encore, mais quand elles se multiplient, on ne peut plus les ignorer. Mais surtout, une promesse n’est pas tenue et le spectacle qui se dit décadent ne l’est pas tant. Alors que le numéro de pole dance sadomasochiste promettait une suite endiablée, voilà que la dépravation laisse le pas à des shows timides qui n’apportent rien d’innovant. L’érotisme se perd dans des comportements un peu trop stéréotypés, et la poésie provocatrice s’étiole au profit de paroles artificielles.
Une seconde partie électrique !
Après une entracte de vingt minutes, une petite cigarette, un passage express aux toilettes et au bar, le show reprend et contre toute attente, les circassien.ne.s sont métamorphosé.e.s. Plus aucune erreur, et surtout des shows soignés qui étourdissent ! Jeux d’équilibriste, sauts de haut vol… les performeur.se.s sont hypnotiques et nous entraînent avec eux. La danse devient centrale et les relie, l’électricité n’est plus statique mais dynamique !
Et il y a ce duo dans les airs mêlant sensualité, sexualité et légèreté. Alors que lui la tient dans le vide, elle traverse l’espace en volant, multipliant les transferts de poids et les figures. La musique se fait plus bestiale, ancrée dans des sons électros et technos. L’énergie se galvanise et emporte, ils auraient du la faire monter avant !
Alors oui, il est indéniable que l’on passe une bonne soirée au Cirque Électrique en compagnie du Cabaret Décadent, mais est-ce véritablement grâce au show ? Ou parce qu’il est agréable de siroter son verre entre ami.e.s ? Ce qui est sûr, c’est qu’on aurait envie qu’ils aillent jusqu’au bout de leur idée, sans eux-mêmes se censurer.
Le Cabaret Décadent est à découvrir au Cirque Électrique jusqu’au 30 mars prochain.
Avis
Passer une soirée au Cirque Électrique pour voir le Cabaret Décadent est incontestablement une bonne idée. L'ambiance est au rendez-vous bien que le show présente des numéros aux niveaux irréguliers. Alors que la première partie laisse sur sa faim, la seconde saura vous combler ! N'hésitez donc pas à passer les portes de ce chapiteau pour découvrir l'antre du VICE.