Après un épisode spéciale interactif, la 5ème saison revient enfin sur Netflix. Et pour la première fois Black Mirror provoque moult déception. Qu’en est-il réellement ?
Cette 5ème saison de Black Mirror aura fait couler beaucoup d’encre. Dès sa sortie les fans n’ont pas attendu pour manifester leur désarroi. Et une fois qu’on est face aux épisodes, on comprend facilement pourquoi. En effet, elle s’avère moins radicale, moins sombre que ce que nous avait habitué la série. Les méfaits de la technologie y sont dilués, moins frontaux. Alors qu’on nous avait habitués à une série d’épisodes coup de poing où on en ressortait retournés et sacrément angoissés pour notre avenir, le créateur Charlie Brooker semble dresser un portrait plus sage de la High Tech. Un défaut ? Non, car ce qu’on perd en radicalité on le gagne en subtilité et humanité.
Cette saison reste intéressante par sa fraîcheur. Elle aborde un futur beaucoup plus proche de nous, laissant de côté les high concepts farfelus pour se focaliser plus sur la réalité et l’humain. Elle abandonne donc son côté frontal, traumatique et acide pour gagner en subtilité. Elle va là où on ne l’attend pas. C’est donc une évolution du propos et du ton général qui est bienvenue, dans cette série qui s’était un peu enfermée dans sa noirceur et son pessimisme. Au point d’en devenir presque prévisible pour les habitués. Et c’est ce qui explique les mauvais retours.
A force de s’enfermer dans sa radicalité la série se retrouve prise dans son propre jeu. Prisonnière d’un schéma et d’un style qu’elle aura créé et imposé, où le spectateur clique sur play pour en ressortir chamboulé. Comme une sorte de plaisir malsain à se prendre une bonne gifle; créant alors un certain hermétisme à un peu plus de légèreté. Black Mirror a tellement contribué à dresser un portrait anxiogène des nouvelles technologies auprès des utilisateurs (spectateurs), qu’elle pourrait devenir elle même son propre sujet d’adaptation dans ses dérives. C’est le serpent qui se mord la queue.
Mais il serait difficile de parler d’une saison de Black Mirror sans s’attarder plus précisément sur chaque épisode qui la compose. C’est donc ce qu’a fait la rédaction dans les pages suivantes !