Critique écrite lors du passage de Baccalauréat au festival de Cannes.
En 2007, le réalisateur roumain Cristian Mungiu avait créé la sensation avec sa Palme d’Or pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Son nouveau long-métrage en compétition, Baccalauréat, semble montrer sa motivation pour obtenir une seconde Palme.
Le récit de Baccalauréat se résume concrètement à une semaine très compliquée pour le père d’une lycéenne. La jeune fille est agressée la veille de son épreuve, ce qui détruit son moral et sa volonté de réussir. Une situation que ne peut accepter son père qui s’est battu toute sa vie pour qu’elle puisse partir loin de la Roumanie, de la corruption et de l’absence de futur dans ce pays.
Mungiu a tendance à surdramatiser les situations, mais il donne tout de même une force redoutable à son histoire à mesure qu’elle progresse. Il ne quitte jamais le point de vue du père, on se retrouve en tant que spectateur complètement dans sa position, comprenant les choix difficiles et parfois immoraux qu’il doit entreprendre pour protéger sa fille. De plus, la mise en scène multiplie les plans séquences invisibles d’une belle subtilité afin de laisser au récit le temps de faire apparaître la complexité de ses personnages. Un film passionnant, mais un brin trop huilé.