Entre deux films américains, Netflix propose Attack of the Hollywood Clichés ! pour justement taper sur les doigts des gimmicks cinématographiques dans les blockbusters.
Sorte de making-of sur le monde du cinéma, Attack of the Hollywood Clichés se regarde comme une sucrerie acidulée, délicieusement cuisinée mais qui laisse méchamment sur sa faim. On s’en lèche les cinq doigts et le pouce mais on n’oubliera pas de se laver les dents ni, surtout, d’espérer un développement prochain dans un second volet qui serait nécessaire.
Réalisé par Sean Doherty d’après une idée collective de Ben Caudell, Sean Doherty, Erika Ehler, Jason Hazeley, Michael Odewale et d’autres de leurs copains producteurs, comédiens, humoristes ou écrivains, Attack of the Hollywood Clichés est un documentaire orchestré sous la forme de plusieurs sketchs. Une compilation des clichés que l’on retrouve le plus souvent dans les films américains. C’est bien, on ne sait pas trop où ça veut aller…
Les clichés sont éternels
Avoir Rob Lowe pour nous expliquer directement d’où viennent le fameux cri Wilhelm, le jump scare ou les coups de foudre improbables, c’est forcément jouissif. Le séducteur d’Hollywood nous embobine joyeusement en nous emportant dans un voyage analytique brisant le 4e mur avec passion, même si ça manque justement d’un aspect critique.
Comme n’importe quelle chaîne YouTube dédiée à l’analyse des codes cinématographiques, des schémas de mise en scène, de montage ou de narration, Attack of the Hollywood Clichés se contente donc d’alterner interview de scénaristes ou de comédiens avec un montage didactique. Si la voix off de Rob Lowe et une infographie au motion design délicieux parodiant les affiches de films iconiques servent de liant, la sauce ne prend pas. On ressort de ce documentaire satirique d’à peine une heure loin d’être rassasié. On en veut plus, et on veut surtout plus qu’un best-off de fameux lieux communs du cinéma hollywoodien.
Sans transition, sans direction narrative, on est baladés de façon stérile depuis le flic rebelle au nègre magique (ne t’énerves pas, il s’agit d’un néologisme américain pour définir un personnage de couleur – et souvent doté d’une intuition ou de pouvoirs surnaturels – venant en aide au protagoniste blanc) en passant par la standardisation puritaine des scènes de sexe. Décousu, sans conclusion autre que celle de nous avoir éclairé sur certains points techniques ou historiques de ce cinéma, Attack of the Hollywood Clichés manque de substance. Trop rapide, trop concis, deux minutes pour parler de la place de la femme dans le cinéma d’action comme des funérailles montrées dans Fast & Furious, c’est trop succinct pour pleinement creuser le fond de la question, alors aborder une cinquantaine de sujets…
Mais on tire sur l’ambulance alors que Attack of the Hollywood Clichés remplit finalement son objectif, à savoir vulgariser avec humour nombreux concepts inhérents au septième art contemporain. Dommage que la propositon soit elle-même un cliché du genre.