Alphonse, première série signée Nicolas Bedos avec Jean Dujardin, débarque en toute discrétion sur Prime Video. Un mauvais signe ?
Alphonse est donc la première série de Nicolas Bedos, sorte de mash-up indigeste entre le pire de ses précédents longs-métrages, La Belle Époque et Mascarade. Pourtant entouré d’un casting prestigieux et d’une superbe direction artistique, et malgré les succès critiques et publics des œuvres précédentes du metteur en scène et scénariste, les accusations d’agressions sexuelles récemment portées à son encontre sont cependant au cœur de cette sortie dissimulée, à jeu égal avec une écriture indigeste, oscillant entre le vulgaire et l’égocentrisme prononcé du personnage. Parce que cet Alphonse, sur ses trois premiers épisodes, distille un malaise presque total, et la démonstration éreintante de grossièreté et de vacuité d’un Nicolas Bedos ici en totale roue libre, à qui l’on semble pourtant avoir donné tous les moyens de sa bêtise, d’une idée originale pourtant partagée un Jean Dujardin jamais sorti des Infidèles et de ses, déjà, multiples polémiques et d’un regard parfois plus que douteux adressé à l’égard du genre féminin.
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Ne se refusant rien d’un budget a priori très confortable et d’une histoire ridicule s’étirant sur plusieurs époques et personnages, Alphonse est ainsi un déballage du pire de ce que représente Nicolas Bedos. Mépris pour les jeunes générations, pour les femmes, pour l’époque et le féminisme, cette première série s’avère ainsi sonner en dissonance totale avec tous les débats actuels, en y répondant par un vulgaire crachat au visage, d’un bourgeois campé sur ses positions, ici bien évertué à enfoncer le clou de sa propre ringardise. Jean Dujardin, Charlotte Gainsbourg et Pierre Arditi n’y changeront rien : Alphonse est bel et bien un naufrage total, ne parvenant cette fois même plus à dissimuler sa beauferie derrière son prestigieux emballage.
Alphonse le clou
Alphonse, c’est ainsi un mélange entre la nostalgie lourdingue de La Belle Époque et du dédain pour les femmes précédemment démontré dans Mascarade. On se souvient ainsi dans ce dernier d’une scène odieuse où le personnage de Pierre Niney regardait des photos d’Isabelle Adjani jeune pour tenter de satisfaire cette dernière, démonstration de mépris qu’Alphonse enfonce sans ne plus jamais prendre aucune pincette. Parce qu’en partant du prétexte d’un personnage de pauvre employé à qui rien ne réussit (Jean Dujardin enlaidi de façon très artificielle et d’un regard déjà très discutable sur la classe moyenne), renouant le contact avec un père gigolo qui ne peut plus assumer son métier (Pierre Arditi) et à qui il reprend donc les clientes, la série de Nicolas Bedos ne raconte absolument rien d’autre qu’une démonstration éreintante du mauvais goût de son auteur, ici étalée sur six longs épisodes de près d’une heure.
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Tout (ou presque) y passe, des scènes de sexe par paquets moquant les corps vieillis, le féminisme, et surtout le bon goût. Des vignettes nostalgiques chéries d’une France rance, ou d’un Paris fantasmé peuplé d’insupportables bourgeois ne s’intéressant qu’à leur petit nombril, ou du portrait d’un jeune homme perdu (interprété par le pourtant parfait Louka Meliava), dont Nicolas Bedos ne sait juste saisir que tout le mal qu’il pense d’une jeunesse ici démontrée comme cupide, stupide, ponctuant chaque phrase d’une insulte ou d’un « frère« , Alphonse ose même aller encore plus loin, en continuant à caresser l’égo ici bien visible et démesuré d’un auteur visiblement dépassé par tous les sujets qu’il s’entend traiter au ras de la ceinture. Si certains pourront en rire, le fait d’entendre le personnage de Charlotte Gainsbourg se plaindre du fait qu’elle ne contente pas assez son mari parfait s’avère presque sonner comme une intention visible de l’orgueil de Nicolas Bedos.
Égo et dégoût
Mais voilà, le problème dans cet amas de vulgarités et de scènes de sexe filmées d’un œil lubrique lorsqu’il s’agit de lesbiennes, avec en parangon une scène de cunilingus sur fond de dialogue entre une banquière et sa cliente sur un prêt immobilier, c’est qu’il faut raconter quelque chose. Et malgré une direction artistique très soignée menée par le talentueux Stéphane Rozenbaum (collaborateur de Michel Gondry), Nicolas Bedos prend un plaisir presque total à tout saboter. Parce qu’outre son récit de l’ascension d’un gigolo et de son patron de père aussi insupportables que leur auteur, Alphonse décide d’y adjoindre, plus que maladroitement, une tragique histoire familiale et une autre de chantage, aussi artificiels que le reste, pour tenter de garder un minimum d’intérêt après trois épisodes d’une longueur aussi injustifiée que finalement complètement vaine.
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Ainsi, s’il se voit sûrement comme un grand chantre de la liberté d’expression, en héritier de grands cinéastes du politiquement incorrect tels que Bertrand Blier ou Marco Ferreri, Nicolas Bedos ne parvient ici à démontrer rien d’autre que sa propre bêtise doublée d’un mépris pour les femmes et la jeunesse, et à qui le format sériel sert surtout, au-delà d’une ambition de mauvais-goût, son égo démesuré. Parce qu’Alphonse, en plus de ne strictement rien raconter, laisse la sensation désagréable d’avoir assisté, plus de trois heures durant (pour le moment) aux fantasmes factices d’un bourgeois convaincu de son propre génie, mais ne sachant finalement rien raconter qu’une avalanche de scènes et de dialogues au ras de la ceinture. Et donne surtout une urgente envie de se laver la tête et les yeux, d’une impression constante d’avoir été sali par le crachat au visage d’un auteur aussi médiocre que daté et surtout complètement détestable.
Les trois premiers épisodes d’Alphonse sont disponibles sur Prime Video.
Avis
Finalement, Prime Video aura bien eu raison de dissimuler la sortie de ce naufrage qu'est Alphonse, fausse série mais réel déballage du mauvais goût, du mépris et de l'égo démesuré d'un Nicolas Bedos ici en totale roue libre.
17 commentaires
J’ai lu en grande diagonale cet article nauséeux. J’ai regardé les 3 épisodes de la série Alphonse et vraiment je ne comprends pas tant d’acrimonie , de haine , de mépris envers cette série. Les remarques, les critiques de l’article sont ridicules, minables, agressives.
J’ai beaucoup aimé la série, les acteurs sont formidables, le scénario et l’histoire très bien faits…
Pourquoi un tel article ? Ecrire cela est aberrant… Rien ne justifie cela…
Merci d’avoir, tout de même, lu la critique et d’avoir également partagé votre avis !
Je n’:arrive même pas à lire cet article jusqu’au bout…….
Pour ma part j’ ai trouvé cette série formidable et aux antipodes du ronronnement Nian nian de la bien pensance actuelle.
Aussi ,pleine d’ humour et très rafraîchissante.
Je n’ arrive pas à comprendre pourquoi tant de rage gratuite de votre part.
Seriez vous prêt à en recevoir autant ?
De lire autant de choses négatives sur cette série que j’ai trouvé original quand on voit de choses réchauffer actuellement tout mon soutien à Nicolas Bedos pour ce qui est de sa créativité; je dirais pas que j’irai aussi loin mais étant passionné de cinéma j’aime les personnes qui explorent de nouveaux horizons
Insupportable cet article plein de haine. L’état d’esprit de ce critique, que personne ne connait, dont tout le monde se fout, et qui pense être l’alpha et l’oméga du cinéma, est minable, bien imprégné de tout ce que l’extrême gauche woke sectaire et intolérante produit de détestable.
Incompréhensible cette critique.
Tout est beau dans cette série, le jeu des acteurs, le scénario, la photo, le sujet, les dialogues.
Pour une fois qu’on sort de la médiocrité bien trop répandue des productions françaises.
A croire que l’avis est plus motivé par une actualité judiciaire que part l’analyse de l’œuvre.
Je ne comprends pas cet article haineux et méprisant je trouve cette série géniale les acteurs supers j ai hâte de voir la suite tout mon soutien
Cette série est une pépite juste magnifique ne lisais pas les commentaires négatifs de bobos frustrés et détestant Nicolas bedos
Complètement d’accord. La série est à l’inverse de ce sue l’auteure de l’article décrit, elle n’est qu’un prétexte pour pouvoir casser, haïr et insulter Nicolas Benoît.
très bonne série très bons acteurs
Merci d’avoir partagé votre avis !
Je suis une femme de 60 ans , je ne me suis absolument pas sentie outragée ni dans mon féminisme, ni dans mon âge , ni dans ma sexualité… etc … qui vous permet d émettre un avis au nom des femmes. La série n est pas révolutionnaire , mais les acteurs sont bons, le scénario original, les vielles dames enfin représentées avec tout ce qui les habite , la solitude , la joie… et la sexualité, ce dernier point vous aurait il gêné ? Elles « baisent » aussi et c est tant mieux …
Très bon acteurs et actrices,credibles dans le jeu du rôle,scénario qui tient la route, serie en apparence pour certains glauque,nauseeuse,machiste et dont la critique s´apparente a de la Cancel Culture mais qu´il faut regarder avec un regard plus fin,plus acerbé qui soulève des problèmes de société,tel la fin de vie,la solitude,le couple,etc
Pour moi,loin de ce microcosme elitique de la critique parisienne,c´est une série à voir et à revoir
Entièrement d’accord avec l’analyse. Inutile de chercher à toute force la satyre sociale ou la critique de l’époque, des relations hommes femmes, du temps qui passe, que sais-je encore ? C’est d’une vulgarité crasse. Des scènes de sexe à en vomir et à nous dégouter des corps étalés sans aucune esthétique. On a semblé chercher dans les dialogues Michel Audiard. Mais un Audiard du wish comme disent les plus jeunes. Il y a beaucoup de scènes malsaines et à y réfléchir des situations à vomir. Le père et le fils qui délivrent leur semence dans la même bouche et qui commentent ensuite leurs exploits autour d’un bon verre. Un joli crachat au visage du spectateur malgré une belle photo, une jolie réalisation et un Jean Dujardin finalement assez bon dans le rôle. Voila pour l’œuvre. Pour achever de l’enterrer le timing de lancement et la personnalité de l’auteur rendent encore plus l’ensemble scandaleux. Vulgaire et grotesque étant des termes certainement plus appropriés.
Pauvre petite chose. Décidément les réac ne sont plus ou on pensait qu’ils étaient.
moi j’ai adoré ! Et le lynchage systématique dont il fait preuve dans la totalité des journaux et l’unanimité qu’il fait auprès de « ces bobos médias » me conforte dans l’idée que ce monsieur a énormément de talent. La photographie, le générique, et la bande son sont juste magnifiques ( parole de photographe professionnel)une sublime performance pour une série française . Mais c’est pas d’aujourd’hui que la critique se plante unanimement et si l’on en croit les visionnages de cette série elle fait un joli carton auprès du public. Changez de métier monsieur vous êtes totalement à coté de la plaque.
Pour ma part Alphonse ne m’a pas conquis tout à fait. J’ai retrouvé Charlotte Gainsbourg, Jean Dujardin, Pierre Arditi (et les autres) avec plaisir. Le jeu des acteurs et la direction artistique sont très agréables à regarder d’après moi. Le scénario par contre ne m’emballe pas du tout et la vision de l’auteur non-plus … ça reste cependant loin de la farce « Infidèles » qui – quant à elle – méritait une critique acerbe comme celle-ci ! Le rythme est lent -c’est sûr- et le dernier episode est « poisseux » à souhait ! On aurait envie d’une deuxième Saison juste pour un rattrapage… un twist … pas sûr de la regarder cependant (sauf pour le casting). Navré, il ya de bonnes choses, de beaux talents aussi dans Alphonse, mais c’est un univers très particulier et après visionnage on ne se sent pas vraiment au dessus des nuages.