On aime le Britannique Martin McDonagh pour ses comédies noires grinçantes (Bons baisers de Bruges, 7 Psychopathes), et avec 3 Billboards : les panneaux de la vengeance, celui-ci trouve le terrain de jeu parfait pour déployer tout son art.
Frances McDormand au sommet. Le premier point fort du film, et pas des moindres, tient dans son exceptionnel casting où chacun, de Woody Harrelson à Sam Rockwell, tire le meilleur de son rôle face à celle qui domine tout : Frances McDormand. L’actrice est d’une sincérité folle, ne surjouant rien, laissant parler sa détresse, sa tristesse, sa colère aussi bien dans ses répliques assassines que dans ses silences, ses regards qui en disent tellement. Après un Golden Globe, on la verrait parfaitement repartir avec un Oscar bien mérité cette année.
Un dosage parfait. Il faut reconnaître au réalisateur un talent indéniable quand il s’agit d’allier drame et humour. Sa mise en scène, sobre, n’est que l’instrument pour mettre en évidence un scénario d’une efficacité redoutable où des paumés cherchent la rédemption, la force d’avancer. Il n’y a aucun manichéisme dans 3 Billboards et encore moins de la compassion ou de solution toute faite. Simplement la vie, aussi malheureuse et drôle qu’elle peut l’être.