Top cinéma 2023 de Gaspard

Tár de Todd Field
La performance millimétrée de Cate Blanchett comme cheffe d’orchestre psychorigide justifie à elle seule l’intérêt porté au film. On a rarement vu un.e acteur.trice incarner un personnage avec autant de naturel et de maîtrise de son jeu. Ce n’est pas pour rien que le film aura gagné 3 récompenses de la meilleure actrice. La réalisation lente, posée, avec des cadres parfaitement orchestrés, à l’image de son actrice principale, rajoute à l’ambiance du film. Cette ambiance pesante, dans laquelle on verra notre héroïne perdre peu à peu le contrôle de sa vie, qu’elle dirigeait à la manière de ses orchestres. La dernière partie, grandiose et lourde de sens, fini d’accomplir ce chef d’œuvre du septième art, sans fausse note du début à la fin.
Anatomie d’une chute de Justine Triet
La palme d’or de cette année fini évidemment dans ce top. Et la récompense n’a pas été attribuée à la légère, car on ne sort pas indemne d’Anatomie d’une chute, tragédie en trois actes autour d’un procès pour meurtre (la fameuse chute). Des personnages forts, joués à la perfection, même par le jeune acteur Milo Machado Graner, qui possède un rôle central malgré son âge. Le film ne cessera de nous faire douter de la culpabilité (ou non) de l’accusée, et nous n’aurons aucun réponse finale. En effet, malgré la conclusion rendu par le jugement, la vérité n’éclate jamais au grand jour. Faut-il alors avoir une confiance aveugle en la justice ?
Simple comme Sylvain de Monia Chokri
Petite surprise de la fin d’année, Simple comme Sylvain nous présente Sophia, femme lettrée professeure d’université fréquentant un milieu d’érudits. Elle va tomber amoureuse de l’homme réparant son chalet (Sylvain) malgré sa relation en cours avec un autre homme. Derrière ce pitch très simple que l’on croit sorti d’une mauvaise comédie romantique, le film cache de nombreuses réflexions sur l’amour, les relations, et les classes sociales. Les dialogues et interactions sortent du réel, on a l’impression d’être intégré au sein de la vie privée de nos personnages, presque comme des voyeurs. En bref, une magnifique immersion dans l’amour véritable.
Flop cinéma 2023 de Gaspard

The Killer de David Fincher
Que s’est-il passé avec ce dernier long-métrage du fabuleux Fincher ? On comprend dès le début du film avec son générique à quoi on a à faire : une production Netflix des plus basiques. Mise en scène convenue et effets superflus (enlevez moi ce flou inutile par pitié), tout est vu et revu. Alors certes les images sont léchées et, par moments, belles, mais ce côté « lisse » dessert totalement son film. On est censé voir un tueur en série, meurtrier de sang froid ! Ce « killer » d’ailleurs, emprunte plus au edge lord passant sa journée enfermé dans sa chambre qu’à n’importe quel tueur à gage. Son monologue intérieur omniprésent et peu inspiré rend le film encore plus insupportable. Le film le plus oubliable de la filmographie de Fincher, bien content d’avoir trouvé sa poule aux œufs d’or avec Netflix.
Astérix et Obélix : L’Empire de la Terre du Milieu de Guillaume Canet
On s’en doutait avant sa sortie, mais on ne s’attendait quand même pas à un si grand fiasco. Ce dernier Astérix et Obélix est un doigt d’honneur au cinéma français. Alors certes le film fera par moment rire, mais c’est bien normal tant on est assené de vannes en boucle durant 1h30. L’image est hideuse, emplie de couleurs saturées à en faire cramer la rétine. Le pire étant l’enchaînement constant de guests, dans lesquels a été investi la plus grosse partie du budget. On passe son temps à se demander « Qui sera le prochain ? » ce qui empêche d’apprécier le film, ou de croire au personnage. Car on ne regarde pas des acteurs incarnant des personnages, on regarde des célébrités se pavaner son nos yeux. Seul chose à sauver dans ce film : la présence de Zlatan.
Super Mario Bros. Le film de Aaron Horvath et Michael Jelenic
Pire dessin animé du studio Illumination sans hésiter. On nous avait pourtant habitué a des productions pas trop mauvaise, voire vraiment bien avec par exemple Moi, moche et méchant. Mais le studio a désormais franchis l’atlantique, et le niveau des films qui en sortent n’a cessé de baisser. Super Mario Bros. Le film est l’apogée de cette médiocrité. Blagues peu voire pas drôles, scénario d’une simplicité hors norme, sous-textes et doubles niveaux de lecture totalement absent. C’est bien simple : il n’y a rien de plus à comprendre que ce qui est énoncé, et aucune image n’est utilisé pour faire avancer l’histoire. Un produit de consommation basé sur une licence lucrative plutôt qu’un film en somme.