La Chambre bleue est un thriller réalisé par Mathieu Amalric. Notre avis sur ce film français sorti en mai 2014.
Mathieu Amalric est, avant d’être le charismatique acteur que l’on connaît, un passionné de cinéma dont l’ambition première était de mettre en scène. Sa passion fut assouvie au gré d’une filmographie d’une sobriété et d’une exigence notable, même quand son avant-dernier (Tournée) lui ouvre les portes d’une certaine popularité. Son dernier long-métrage, La Chambre Bleue, reste fidèle à cette « ligne de conduite ».
Thierry Frémeaux l’avait qualifié de « fulgurant » et s’était décidé à le faire concourir en ce moment même en section parallèle. Plutôt que fulgurant, on dira qu’il s’agit là d’un long-métrage à l’épure la plus totale, concentrant aussi bien sa mise en images que son récit en un essentiel d’une réelle richesse. Laissant planer le mystère par le biais de décadrages poétiques ou de dialogues à priori anodins, Amalric construit un puzzle policier fascinant à scruter d’un œil averti afin de mieux en percer le suspens.
Sa sécheresse pourra en rebuter certains mais elle est le prix d’un dévouement total à une certaine vision de son art, entre la densité picturale et l’horreur la plus banale. Et quand l’émotion filtre comme une punition en fin de parcours, on se dit là qu’on tient une œuvre d’une profonde maitrise.
Dis-moi Julien…
Dis- moi Julien, si je devenais libre, tu te rendrais libre aussi ?
– Tu dis ?…
Un homme et une femme s’aiment en secret dans une chambre, se désirent, se veulent, se mordent même. Puis s’échangent quelques mots anodins après l’amour. Du moins l’homme semble le croire. Car aujourd’hui arrêté, face aux questions des gendarmes et du juge d’instruction, Julien cherche les mots.
Un casting bien français
Mathieu Amalric : Julien Gahyde
Léa Drucker : Delphine Gahyde
Stéphanie Cléau : Esther Despierre
Laurent Poitrenaux : le juge d’intruction