Quelques mois après l’excellent Hijacking, la piraterie prend une autre dimension avec Capitaine Phillips de Paul Greengrass. À bord, on retrouve Tom Hanks et Paul Greengrass (La mémoire dans la peau) pour un thriller sous fond d’histoire vraie.
L’acteur oscarisé livre comme à son habitude une belle performance et le réalisateur parvient à filmer des espaces cloisonnés comme des appartements de 100m². Le maître de la Shaky Cam prouve d’ailleurs que cet outil peut faire des merveilles lorsqu’il est bien employé.
Toutefois, Capitaine Phillips pèche par son traitement narratif maladroit. Partant avec la bonne intention de jouer sur l’opposition entre riches et pauvres, la toute-puissance américaine face à quatre hommes apeurés, Greengrass ne parvient pas à s’extirper d’une vision assez manichéenne de son sujet. Les pirates se retrouvent rapidement limités par des schémas comportementaux basiques et sans grand esprit de réflexion.
Résultat : la relation d’égal à égal entre les deux capitaines ne prend pas et on se retrouve devant une situation de manipulation de plus de deux heures. Long, surtout lorsque arrive un dernier tiers sous forme d’apologie de la bêtise. Reste un Tom Hanks désemparé. Cela tombe bien, nous aussi.
Fiche technique
Réalisation : Paul Greengrass
Avec : Tom Hanks, Catherine Keener, Barkhad Abdi
Date de sortie : 20 novembre 2013
Synopsis : Capitaine Phillips retrace l’histoire vraie de la prise d’otages du navire de marine marchande américain Maersk Alabama, menée en 2009 par des pirates somaliens. La relation qui s’instaure entre le capitaine Richard Phillips, commandant du bateau, et Muse, le chef des pirates somaliens qui le prend en otage, est au cœur du récit. Les deux hommes sont inévitablement amenés à s’affronter lorsque Muse et son équipe s’attaquent au navire désarmé de Phillips. À plus de 230 kilomètres des côtes somaliennes, les deux camps vont se retrouver à la merci de forces qui les dépassent…