Les Siffleurs, réalisé par Corneliu Porumboiu, est un thriller mêlant corruption, trahison et des mafieux qui parlent en code en sifflant (normal). Bon cocktail ?
Le cinéma roumain est souvent mis en avant à Cannes, on pense évidemment à Mungiu, vainqueur de la Palme d’or pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours et qui a impressionné en 2016 avec Baccalauréat. Sans le vouloir, Porumboiu marche donc dans ses pas et ce n’est jamais évident.
Thriller astucieux et divertissant.
Le réalisateur compose une ingénieuse narration qui tient en haleine tout le long. Porumboiu sait entretenir le suspense par l’alternance des points de vue des personnages. Par petites brides, le spectateur peut recomposer l’ensemble. Pour autant, le film pêche quelque peu dans son final, certes maîtrisé, mais qui manque cruellement de panache. En soi, le long-métrage est bien fait mais il se dirige à chaque fois là où on l’attend.
Visuellement sobre.
Face à des faiseurs d’image tels que Diao Yinan ou Jessica Hausner, il est troublant de revenir à un long-métrage à l’esthétique « normale ». Néanmoins, cela n’est pas forcément un défaut, de plus il est difficile à Cannes de faire abstraction de ce que l’on a vu auparavant. On note tout de même que Porumboiu possède une mise en scène efficace et inspirée ainsi que de belles idées de montage. Sans fioriture, la réalisation va à l’essentielle afin de plébisciter le récit. Au final, c’est un film qui vaut le détour, mais qui se retrouve dans une compétition où il sera compliqué de se démarquer.