Christophe Honoré signe un retour remarqué sur la Croisette avec Plaire, aimer et courir vite à propos d’un homme atteint par le sida (Pierre Deladonchamps), vivant au jour le jour, d’amant en amant et qui rencontre un jeune breton (Vincent Lacoste). Bien entendu, le film se rapproche thématiquement parlant de 120 battements par minute, néanmoins il s’en distingue amplement par son style.
Un trio de tête remarquable. Quel plaisir de voir une si belle brochette d’acteurs ! Lacoste est toujours aussi fameux, Deladonchamps irradie l’écran et Denis Podalydès se révèle savoureux dans son rôle d’ami à la répartie cinglante. Autant dire que le cinéaste a su bien s’entourer et offre à ses acteurs des rôles d’une grande complexité.
Mise en scène inventive. Il y a un côté « Nouvelle Vague » dans la réalisation de Christophe Honoré avec cette liberté de ton et son montage inspiré. Ce qui est souvent la marque d’un bon cinéaste, c’est sa capacité à faire confiance au talent de ses acteurs par le montage et le placement de la caméra, ce qui est typiquement le cas ici. Honoré n’a pas à forcer pour créer de l’émotion, elle est présente dans chaque regard. Cette intelligence dans la mise en scène permet à Plaire, aimer et courir vite d’exprimer pleinement sa mélancolique histoire.