Pour un public occidental, Saadat Manto ne signifie certainement pas grand-chose. Pourtant, il a été un grand poète indien, aimé ou détesté pour son nihilisme et qui a écrit de nombreuses nouvelles sur la situation de son pays.
Biopic classique et pertinent. Le film Manto n’impressionne pas particulièrement par son style, déjà vu et revu, mais plutôt par la qualité de l’analyse de la vie du poète. En alternant des séquences « réelles » avec des passages de ses nouvelles, la réalisatrice (Nandita Das) parvient à retranscrire les démons qui rongent le poète, ainsi que son acharnement à dépeindre le monde tel qu’il est : sale, violent et absurde.
Une vie tumultueuse. Mort à seulement 42 ans, le poète a vécu intensément – ce qui en faisait le sujet parfait pour un film – et non seulement il était précurseur pour son style noir et réaliste mais aussi pour sa défense des femmes. On comprend d’autant plus l’intérêt de la réalisatrice pour le sujet qui demeure tristement d’actualité. Par le biais du biopic historique, Nandita Das propose une vision engagée qui apporte à Manto un supplément d’intérêt.