L’année dernière, le réalisateur ukrainien Sergei Loznitsas n’était pas passé inaperçu en compétition au Festival de Cannes avec Une femme douce, satire amère de la Russie. Rebelote avec Donbass en sélection Un certain regard, film aux multiples personnages et qui fait état de la situation des séparatistes dans la toute nouvelle région aux mains des russes en Ukraine.
Cynisme absolu. Si Donbass parvient à sidérer de bout en bout, c’est par la force et le regard féroce de son cinéaste. Aucun tabou, aucune pitié, Loznitsas dénonce la stupidité des politiques, des armées et l’hypocrisie des gens qui vivent dans une bulle pensant tout savoir et croyant tout ce qu’on leur dit. C’est un film coup de poing qui tape là où ça fait mal et permet de donner une vision globale d’un certain système corrompu et absurde.
Quand la satire plonge un peu trop dans la farce. Malgré l’intelligence de l’écriture et le talent des acteurs, le format du film – plusieurs courts-métrages plus ou moins liés – déstabilise quelque peu et donne un aspect décousu à la narration. De plus, Donbass a parfois tendance à lourdement appuyer son propos quitte à parfois sombrer dans une farce un peu facile et dont le cinéaste pourrait se passer amplement. Une œuvre néanmoins fascinante à défaut d’atteindre le niveau d’Une femme douce.