Dans Pablo Mira dit des choses contre de l’argent, l’humoriste et chroniqueur monte pour la première fois sur scène pour nous dire ce qu’il pense, à nos risques et périls !
Il n’était présent à Avignon que pour trois représentations, mais pas question pour nous de le rater ! Pablo Mira est avant tout celui que l’on connaît pour sa revue de presse jubilatoire des « haters » du web, dans l’émission Quotidien, de Yann Barthes. Et nous l’avons appris avec Vincent Dedienne, qui nous avait un peu déçus sur scène : un bon chroniqueur ne fait pas forcément un bon humoriste. Mais parfois si, et là, ça nous fait vraiment plaisir.
Y aller par 4 chemins ? Pour quoi faire ?
La plume est féroce, impertinente, acerbe. Fidèle à celle de ses chroniques sur France Inter et dans Quotidien. C’est simple, elle s’autorise tout. Le but du personnage est de dénoncer les préjugés en les incarnant. Et son goût de la provoc’ s’en donne à cœur joie ! Il frappe sans détour, au risque de faire grincer des dents ! Aussi, si vous n’avez pas le second degré facile, allez plutôt rire de bon cœur avec Manon Lepomme, qui vous fera aussi passer un très bon moment, tout en vous évitant une syncope ! Car même s’il s’attaque de plein fouet au racisme, à l’homophobie, au sexisme, ou encore (et surtout !) à la bêtise (il y a de quoi faire), Pablo (à prononcer avec l’accent espagnol !) le fait avec beaucoup, mais vraiment beaucoup, de cynisme.
Un art de la scène à peaufiner
Malgré tout, et même si nous n’avons pas été déçus, nous devons reconnaître que le spectacle est un peu décousu. Il nous a manqué un fil rouge et un soupçon de rythme. Certes, nous ne nous sommes pas ennuyés un seul instant, mais nous n’avons pas éclaté de rire à tout bout de champ non plus. Peut-être manque-t-il seulement à l’humoriste un peu d’aisance et de spontanéité dans cet exercice. Mais, c’est vrai, la scène lui va bien. Et décrypter avec ironie les annonces sans-queue-ni-tête-ni-grammaire des marabouts aussi ! On apprécie aussi sa disponibilité et la simplicité de ses échanges avec les spectateurs à la fin du spectacle. En effet, malgré les 40 degrés insoutenables et son costume noir, Pablo Mira s’est longuement prêté au jeu des photos et dédicaces.
Pablo Mira dit des choses contre de l’argent, écrit par Pablo Mira et Morgan Miester, mis en scène par Fanny Santer, se joue au Théâtre des Béliers, à Avignon, les 10, 17 et 24 juillet. Puis le 17 novembre à Paris ; et le 14 décembre à Dijon.
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2 commentaires
« Et nous l’avons appris avec Vincent Dedienne, qui nous avait un peu déçus sur scène : un bon chroniqueur ne fait pas forcément un bon humoriste. »
Vincent Dedienne, Molière de l’humour pour son seul-en-scène… CQFD
Et comme nous le savons tous, l’appréciation artistique est subjective et, heureusement ! Quel ennui si nous avions tous les mêmes goûts 🙂