Tuée avant sa sortie et enterrée juste après, La Tour sombre, adaptation ambitieuse d’une saga de Stephen King, n’est finalement pas le désastre annoncé, mais paye largement son développement chaotique.
Sans queue ni tête. Les nombreux conflits entre le réalisateur Nikolaj Arcel et les producteurs auront eu raison de la cohérence d’un long-métrage qui échoue lamentablement dès qu’il s’agit de raconter une histoire. Les personnages, pourtant bien interprétés, n’ont aucune consistance et ne comprennent pas vraiment ce qu’ils font là. Trop précipité, mal expliqué, monté avec les pieds, La Tour sombre est un bordel monstre qui cherche à rattacher les wagons avec ce qui lui tombe sous la main, sans rien saisir de l’univers dans lequel il évolue.
Blockbuster aseptisé. L’œuvre s’en sort bien mieux dans son dernier acte où elle ne cherche plus à se mentir sur elle-même et s’assume en film d’action décérébré en mode « des blagues, des flingues ». C’est toujours aussi bête, on l’a déjà vu un million de fois, mais au moins on sait où on est. Ça ne vaut pas une place de ciné, mais ça occupe un dimanche soir sur son canapé.
Un commentaire
Univers et personnages intéressants, visuel parfois bluffant (on est loin des purges numériques qui pullulent sur les écrans) à 2 ou 3 séquences près, même si c’est le 1er acte qui m’a davantage plu. La durée d’1h35 permet de maintenir un rythme sans temps mort. Je ne comparerais pas avec le livre que je n’ai pas lu même si j’imagine que, au vu du pavé, des pans entier du scénario ont dû sauter. En tout cas le film ne mérite pas cette volée de bois vert.