Trahisons est une jolie pièce, bien interprétée, mais sans surprise. Une intrigue amoureuse entre amis qui remonte le temps jusqu’à sa naissance, et nous laisse en surface des émotions.
Une histoire pauvre… Cette pièce de l’auteur anglais Harold Pinter raconte à rebours l’histoire d’une femme qui trompe son mari avec le meilleur ami de celui-ci. Et puis… et puis c’est tout. Désolé, on vous a tout spoilé ! Enfin, d’un autre côté, tout est dit dès les dix premières minutes de la pièce. On espère du suspense, un rebondissement quelconque, une révélation, une analyse psychologique minutieuse peut-être… mais rien. Alors, même si les deux comédiens sont convaincants, le temps semble un peu long…
… mais agréable à regarder. Si nos émotions ne s’emballent pas, on échappe toutefois à l’ennui profond. Sans doute grâce au charisme et à l’élégance de jeu des comédiens. Et pas seulement dans les mots, mais aussi dans les silences, les regards. Comme ce tout dernier et mémorable regard d’Emma, personnage tout en délicatesse et en séduction interprétée par Gaëlle Billaut-Danno, sur lequel l’histoire se termine bien joliment. À moins que ce ne soit justement là qu’elle commence…
Trahisons, de Harold Pinter, avec Gaëlle Billaut-Danno, François Feroleto, Yannick Laurent et Vincent Arfa, se joue du 5 au 29 juillet au Festival Off d’Avignon, au Théâtre Buffon, à 19h55.
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