Le top cinéma de Léa

Titane de Julia Ducournau
Non, le cinéma français n’est pas mort ! Si le précédent long-métrage de Julia Ducournau, Grave, s’avérait déjà un régal, Titane aura valu à la réalisatrice une consécration amplement méritée en 2021. Sorti cet été, le film a notamment fait scandale au festival de Cannes pour ses scènes d’une violence graphique extrême. L’esthétique des images révèle cependant une grande sensibilité, les lumières sublimant les personnages, tour à tour psychopathes, solitaires ou parents éperdus d’amour. L’ambiance cyberpunk du début ne quittera jamais vraiment le film, mêlant séquences ultra violentes, danses lascives et mécanophilie. Titane se vit comme un rêve ou un cauchemar mais prend aux tripes et laisse une marque indélébile. Un réel chef d’œuvre, inclassable et magistral.
La Nuée de Just Philippot
Autre œuvre française pour continuer ce classement, le film fantastique de Just Philippot, La Nuée. Une mère célibataire peine à joindre les deux bouts avec son élevage de sauterelles. Jusqu’au jour où elle découvre que ces insectes présentent un réel appétit pour le sang… Un scénario qui ressemble à celui d’une série B rigolote mais traité de telle manière qu’il en devient captivant. Mettant davantage l’accent sur les difficultés de la mère et du monde agricole en général, le désespoir du personnage se révèle plus que justifié. Suscitant la compassion mais aussi le dégoût du spectateur, La Nuée aurait dû être présenté lors de la semaine de la critique du festival de Cannes, annulée cette année.
Minari de Lee Isaac Chung
Ce film américain d’une grande douceur a reçu six nominations aux Oscars 2021 qui s’expliquent de nombreuses manières. Minari suit l’installation d’une famille d’origine coréenne dans la campagne américaine. Les difficultés rencontrées par le père de famille impactent chacun de ses membres à sa façon et font monter la tension. Les obstacles rencontrés et les situations difficiles s’enchaînent avec un réalisme saisissant. D’une grande pudeur sentimentale, les personnages laissent toutefois transparaître un amour familial inébranlable dans chaque épreuve qu’ils traversent. Enfin un film émouvant, réaliste et plein d’amour sans mièvrerie ni scène de sexe inutile !
Le flop cinéma de Léa

Love Hard de Hernan Jimenez
La comédie romantique dans tout ce qu’elle a de plus mièvre et insupportable. Une jeune Américaine prétentieuse au physique de rêve ne parvient pas à trouver l’amour. Elle se met alors en tête de traverser le pays pour rencontrer son dernier prétendant Tinder. Sauf que celui-ci avait photoshopé ses photos et là, c’est le drame : un Asiatique timide et très mignon remplace le surfeur canon qu’elle avait imaginé ! Sacrilège ! Faisant subir le moindre de ses caprices immatures au pauvre bougre, elle finit, ô surprise, par s’en enticher. Le film se clôture alors sur son unique scène qui prête à sourire : une référence amusante à Love Actually. Tout ça pour ça.
The Deep House de Alexandre Bustillo
Voilà un film que l’on peut désormais ajouter à la liste des œuvres à regarder entre amis pour une bonne partie de rigolade. Son concept d’urbex sous-marine s’avère pourtant assez intéressant. Un jeune couple Américain décide de filmer son expédition dans une maison maudite ensevelie sous un lac du sud de la France. Pourtant, à mesure que les minutes s’écoulent, le sentiment d’intrigue s’estompe et l’impression de suivre une démo du jeu Eyes se fait de plus en plus forte. Les protagonistes nagent de pièce en pièce, reviennent sur leurs pas sans raison, cherchent des souvenirs à embarquer avec eux, tentent d’échapper à des esprits vengeurs… Un film qui n’a rien d’effrayant et rate donc son objectif mais qui, du fait de son décor insolite, reste assez plaisant à suivre.
L’intrusion de Adam Salky
Ce thriller Netflix met en scène la superbe Freida Pinto, dont le personnage se remet d’un cancer très éprouvant. Elle emménage alors avec son mari dans une maison conçue par ce dernier, architecte. La tension monte lorsque la demeure se fait cambrioler une fois, deux fois, et le film monte en pression de manière habituelle, mais bien menée. Tout s’effondre avec le dénouement, lorsque le mari se révèle subitement dérangé d’une façon complètement hallucinante. L’intrusion n’est pas forcément mauvais mais sa conclusion déçoit beaucoup par rapport à son déroulement pourtant bien amené.