Les échecs récents de Betrayal ou Satisfaction (projets dispensables) ont rendu la tâche de The Affair ardue. Sur le même sujet – l’adultère -, elle devait se démarquer des autres sur la forme, mais surtout apporter plus de variables, de complexité et de profondeur sur le fond.
Hagai Levi et Sarah Treem s’en sortent finalement très bien. Les épisodes dévoilent par petites touches l’ambition générale de ses auteurs, celle d’allonger leur projet sur plusieurs saisons sans l’éloigner de son point de départ. Les révélations sont donc délivrées avec finesse pour ne pas sombrer dans une intrigue plate et elles nous mènent avec fluidité vers un cliffhanger inéluctable. Car au-delà de l’adultère, il y a une enquête en cours, des couples qui se lient et se délient, et des personnages secondaires qui se greffent naturellement au problème originel en le dénaturant, comme pour en détourner le spectateur.
Cette première saison de The Affair n’est pas un hymne à l’adultère, ni un pamphlet, c’est une œuvre complexe à l’image des sentiments qui poussent tous les personnages à agir comme ils le font. Elle gratte sous la surface de la « normalité » pour dépeindre une réalité universelle : ce que nous faisons impacte tout ce(ux) qui nous entoure(nt).
Critique écrite par Simon D. Réhon