14 ans après sa sortie sur consoles, le western emblématique de Rockstar Games, Red Dead Redemption, sort enfin sur PC (avec en prime un DLC gratuit, Undead Nightmare). L’attente a été longue pour tous les amateurs de western et du style de jeu estampillé Rockstar, mais mieux vaut tard que jamais pour profiter d’un titre fondateur.
Habitué au monde contemporain avec la série des GTA, Rockstar s’est lancé dans les années 2000 – fort de son expérience dans le monde ouvert – dans une retranscription épique et vivante de l’époque du western. Plus précisément de la fin de celle-ci, l’histoire se déroulant au début du XXe siècle. Cow-boys, shérifs et hors-la-loi, saloon et règlements de compte, tout ce petit monde est amené à disparaître dans les années à venir. Comme à son habitude, Rockstar multiplie les références cinématographiques, du cinéma de John Ford à celui de Sergio Leone, pour nous conter l’Ouest sauvage.
C’est dans ce contexte qu’on joue John Marston, un ex hors-la-loi qui traque ses anciens compagnons d’une bande de bandits (qui sera au cœur du 2). C’est l’ancien monde qui se démène pour exister encore et toujours malgré la société qui se structure. John est un personnage attachant, aussi rapide à la dégaine qu’à la réplique ciselée. Et dès nos premiers instants dans le monde de Red Dead Redemption, on tombe sous le charme de ses protagonistes et de son univers.
14 ans après… Et toujours aussi beau
Premier constat : Red Dead Redemption a beau être un jeu de 2010, il a vieilli comme du bon vin sur de nombreux aspects. Pour l’époque, c’est une vraie leçon de création et de structuration d’un monde ouvert. Encore aujourd’hui, on se sent immergé dans cet univers malgré tous les jeux qui ont complexifié la formule depuis (Red Dead 2, The Witcher 3, Cyberpunk 2077…). De plus les graphismes ont parfaitement tenu l’épreuve du temps ! Avec une adaptation à la puissance des PC actuels, les effets de lumière continuent d’être d’une grande beauté. On se surprend à s’arrêter pour admirer de magnifiques panoramas du Mexique et à explorer les moindres recoins de la carte pour découvrir de nouveaux points de vue.
La formule Rockstar
L’art de Red Dead Redemption réside dans sa narration parfaitement huilée, où chaque quête prend vie et a son intérêt. En termes de gameplay pur et dur, toutes les quêtes ne sont pas passionnantes à jouer : il faut simplement parfois se déplacer à cheval, écouter les instructions des personnages qui nous entourent et passer par une phase quasi obligatoire de fusillade. Mais les quêtes sont toutes emballées dans un fil narratif bien rôdé. Que ce soit pour nous faire rire, nous parler de l’Amérique, ou faire progresser le récit, Rockstar nous plonge dans l’univers par des récits plus ou moins grands et il parvient à nous captiver par ce biais.
Outre les quêtes principales à la patte très « rockstarienne » qui feront plaisir à tous les aficionados du style, on retrouve deux autres types principaux d’interactions avec le monde. Le premier est la rencontre de ce que le jeu appelle « des étrangers », ces derniers sont disséminés partout et on retrouve tout le long du récit ces étrangers qui ont besoin de nous (ou non). Les quêtes sont généralement simples, mais encore une fois l’histoire prime sur le gameplay. On est constamment surpris par la tournure de ces quêtes qui nous révèlent à leur façon, ce que pouvait être Far West à l’aube du XXe siècle.
Enfin, il y a des micros-quêtes plus génériques qui viennent ajouter un supplément d’activités, mais surtout d’actions. Venir à la rescousse d’un banquier qui vient tout juste de se faire voler ? Pas de souci, je ramène le coffre. Des prisonniers qui s’évadent pendant un transit ? Pas de problème, j’aide ce pauvre Marshall démuni… Ou j’aide les prisonniers à s’échapper. Sans oublier les mini-jeux très typiques du style Rockstar qui viendront compléter l’immersion dans l’univers (poker, blackjack, jeu du fer à cheval…)
Une histoire principale qui tient sur un fil
Néanmoins, si on peut faire un véritable reproche au jeu, c’est sur sa trame narrative trop basique et qui tient difficilement l’arc narratif pendant plus de 20h. Après un superbe premier acte, l’histoire devient moins passionnante petit à petit, faute de ressorts dramatiques plus complexes. Elle retrouve du panache dans sa dernière partie, mais même à ce moment, on a l’impression que c’est un peu expédié et que Rockstar ne prend plus le temps nécessaire pour développer ses personnages. D’une certaine manière, RDR subit de nos jours de l’ombre de son petit frère et préquel, Red Dead Redemption 2. Ce dernier est d’une densité exceptionnelle dans son récit, apportant une complexité fascinante à chacun de ses personnages, ce qui est absent du 1 et qui manque cruellement en y jouant en 2024. Mais encore une fois : en 2010 et sans l’existence du 2 dans nos têtes, c’est très solide pour l’époque !
Malgré tout, Red Dead Redemption est encore aujourd’hui l’incarnation de tout ce que l’on veut en tant que joueur d’un AAA (blockbuster du jeu vidéo) : un jeu bien écrit et narré ; un environnement détaillé et vivant ; du gameplay solide avec des scènes d’action jouissives sans trop de prise de tête ; sans oublier une bande-son à tomber par terre. En cette année 2024, le seul véritable défaut de Red Dead Redemption sur PC est d’arriver après sa suite qui est un chef d’œuvre inégalable et toujours inégalé du jeu vidéo. C’est tout le paradoxe de ce 1 sur PC : il est difficile de passer avant et après RDR 2.
Red Dead Redemption 2 est sorti sur PC le 29 octobre 2024.
Avis
En fait pour l’époque et encore aujourd’hui, Red Dead Redemption, c’est l’incarnation de tout ce que l’on veut en tant que joueur d’un AAA (blockbuster du jeu vidéo) : un jeu bien écrit et narré ; un environnement détaillé et vivant ; des scènes d’action jouissives sans trop de prise de tête ; sans oublier une bande-son à tomber par terre. En cette année 2024, le seul véritable défaut de Red Dead Redemption sur PC est d'arriver après sa suite qui est un chef-d'œuvre inégalable et toujours inégalé du jeu vidéo. C’est tout le paradoxe de ce 1 sur PC : il est difficile de passer avant et après RDR 2.