Onimusha 2 Remaster se veut presque une capsule temporelle tout droit destinée vers la grande époque de la Playstation 2.
Avec ce remaster, Capcom a choisi de rester fidèle à l’âme de Onimusha 2 (2002), quitte à conserver les limites de la Playstation 2. Retour donc dans ce Japon féodal qui a fait le succès du premier opus sorti en 2001. Ce deuxième titre prend place 10 ans après Onimusha 1, mais décide d’en changer le personnage principal. Un choix éditorial de la part de la firme japonaise pour ne pas pénaliser ceux qui n’auraient pas pu se frotter à Onimusha 1. Imprégné de mythologie et de légendes guerrières, on y incarne désormais Yagyū Jūbei parti affronter les démons après la destruction de son village.
Le Japon féodal plus vrai que nature
L’intrigue s’installe dans un univers très riche. Onimusha 2 mélange les genres hack ‘n’ slash et survival horror au sein d’une intrigue dense. Malgré le peu de lieux visités, Capcom en a soigné les décors et a veillé à les doter de plusieurs artefacts et coffres à énigmes. Plusieurs personnages secondaires disséminent des lettres mystérieuses, de nombreux guides sur les Oni et la mythologie et moult objets d’époque préfigurent presque la précision historique chirurgicale des futurs Assassin’s Creed (2007). Cette attention compense la faible durée de l’intrigue (compter une dizaine d’heures). Ce format compact porte quelque peu préjudice au titre, car les personnages secondaires auraient mérité meilleur développement.

Côté maniabilité, tout est presque resté dans son jus ! Les enchaînements de coups assez lents et la palette offensive limitée de Yagyū Jūbei rappellent ses deux décennies d’âge. Mais, l’efficacité de ce gameplay demeure. Les combats exigent vigilance, car les ennemis variés (soldats fantômes, lézards et chats démoniaques, …) infligent de lourds dégâts. Le système de progression et l’acquisition d’artefacts rappellent aussi l’ambiance PS2. Comme dans God of War (2005), Yagyū Jūbei récolte des orbes de différentes couleurs pour améliorer ses capacités et son équipement.
Une expérience entre hier et aujourd’hui
Visuellement, le titre se trouve aussi à cheval entre les exigences d’aujourd’hui et ses origines 128 bits. Les personnages principaux et les décors bénéficient d’un vrai soin. Leurs textures ont subi un vrai lifting : affinées et éclairages retravaillés portent Onimusha 2 sans difficulté aux standards actuels (test réalisé sur Xbox One). En revanche, les PNJ mineurs semblent quasiment inchangés : visages raides, détails grossiers et mains aux doigts collés trahissent de grandes inégalités de traitement.

De manière plus générale, ce remaster conserve l’essence la plus pure des Onimusha. La saga a séduit non seulement pour son portrait fantastique du Japon féodal, mais aussi pour son atmosphère pesante et grisâtre. Cette nouvelle mouture conserve soigneusement ce voile grisâtre qui faisait la force artistique de la série et la patte singulière de l’ère Playstation 2. Cependant, la caméra fixe en vogue à l’époque (Final Fantasy X, Devil May Cry, Resident Evil Code Veronica X,…), changeant brutalement d’angle en plein combat de boss reste un cauchemar. Elle brise le rythme, fait perdre de vue l’ennemi et entraîne des coups encaissés injustement. Autre frustration : l’absence de VO japonaise. Seules les voix anglaises sont proposées, ce qui amoindrit quelque peu l’authenticité de l’expérience, même avec des sous-titres français.
Claque nostalgique
Onimusha 2 Remaster est une vraie une capsule temporelle. Il a conservé dans les codes et les limites de son époque, mais reste porté par une direction artistique forte et un univers attractif. On y revient avec plaisir pour son charme rétro et son ambiance unique. Voilà une sortie qui prépare on ne peut mieux l’arrivée du nouvel Onimusha Way of Sword prévu pour 2026.
Onimusha 2 Samurai’s Destiny Remaster est sorti en sur PC et sur les écosystèmes Playstation, Xbox et Switch le 23 mai 2025.
Avis
Onimusha 2 Remaster replonge les joueurs dans le Japon féodal sombre et mythologique de l’ère Playstation 2, tout en actualisant légèrement ses graphismes et sa direction artistique. Il séduit par son ambiance pesante, mais souffre d’une intrigue courte et de personnages secondaires sous-exploités. De plus, le lifting graphique met en valeur héros et environnements, certaines animations figées, la caméra fixe et l’absence de VO japonaise sous-titrée terniront l'expérience pour les nouveaux venus.
- Scénario
- Gameplay
- Durée
- Graphismes
- Bande-son

