5 ans après le premier opus, et 3 ans après un épisode intercalaire, l’araignée sympa du quartier revient sur Playstation 5 avec Marvel’s Spider-Man 2 ! D’hors et déjà l’exclue Sony la plus vendue en 24h, cette suite parvient à donner ces lettres de noblesse au célèbre Tisseur, dans un très bon soft au gameplay jouissif, et au scénario inspiré !
Après le très bon premier opus sorti en 2018, Insomniac Games avait également proposé une suite-spin-off de moindre envergure centrée sur Miles Morales. Un titre plaisant néanmoins malgré une ambition amoindrie, faisant office de passerelle scénaristique avant Marvel’s Spider-Man 2. Titre ultra attendu de la fin d’année, ce dernier nous permet en effet de retrouver nos deux héros dans un même jeu !
Déjà 9 mois que Miles a vaincu Tinkerer, et 1 an et demi que Peter a perdu May suite à son affrontement face aux Sinister Six. Tout semble aller pour le mieux d’ailleurs : Peter vient de dérocher un job de prof de sciences, et Miles poursuit ses études en jonglant avec sa vie de super-héros. Mais alors que la Grosse Pomme semble ne rien craindre, un mystérieux chasseur du nom de Kraven débarque à New York et traque chaque méta-humain dans un but obscur.
Au même moment, Harry Osborn revient auprès de Peter et MJ, semblant guéri de son cancer. Tandis que les amis se retrouvent, la condition d’Harry va rapidement inquiété les Spider-Men, alors qu’un costume fait à partir d’un symbiote alien va semer le trouble. Encore une fois, c’est le sort de New York, mais possiblement du monde entier qui sera en jeu !
Toiles de qualité
Insomniac Games avait réussi à redonner ses lettres de noblesses au célèbre Tisseur de Marvel, parvenant à digérer les influences filmiques, télévisuelles et comic book des aventures de Peter Parker pour mieux se les réapproprier. Même chose pour Miles Morales, et Marvel’s Spider-Man 2 poursuit cela avec un vrai soin scénaristique, compilant les arcs narratifs liés à la chasse de Kraven, et surtout l’arrivée du super-vilain culte Venom !
Exit les adaptations péraves de Sony Pictures, ici Venom apparaît tel que dans les comics : musculeux, monstrueux et menaçant ! Sans spoiler les tenants et aboutissants du scénario, ce dernier se révèle prenant et immersif via un beau boulot de réalisation (la performance capture donnant une vraie incarnation aux personnages, alliés à un excellent doublage VF/VO). Néanmoins, on reste globalement dans des motifs attendus, jusqu’à un final heureusement épique porteur d’implications pour nos deux héros.
Car épique reste le maître-mot de Marvel’s Spider-Man 2, proposant de vraies séquences d’action amples et impressionnantes face aux divers boss ponctuant l’aventure (le soft a la bonne idée de puiser dans l’arc des symbiotes et de jouer avec). Une mise en scène aussi aérienne que le héros de New York, dont certains moments de bravoures n’ont rien à envier à God of War (QTE compris) telle l’introduction face à l’Homme-Sable !
Spider Best Of
Outre un scénario solide, quand est-il du reste, aka du jeu vidéo pur et dur ? Les bases avaient déjà été impeccablement plantées en 2018, en faisant une intégration du meilleur des précédents JV Spider-Man. Pourtant, demeuraient quelques légers heurts, comme un game design classique aux missions secondaires stéréotypées et représentatives d’une école vidéoludique vieillissante. Du remplissage qui était sauvé par le fun absolu proposé par le gameplay multi-directionnel inspiré des jeux Arkham.
Ici, Marvel’s Spider-Man 2 arrive à polir un peu plus la jouabilité,sans toutefois la révolutionner ou bien la bouleverser : malgré que le joueur puisse incarner Peter Parker et Miles Morales, la différence se révèle finalement assez chiche ! Chacun a son arbre de compétences dédiées (en plus d’un tronc commun), mais mis à part quelques variations dans les attaques spéciales (usant des bras robotiques/capacités du symbiote de Peter, et la bio-électricité de Miles), cette différence reste avant tout cosmétique.
Grossièrement, Miles sera plus adéquat pour les quelques bases ennemies à nettoyer en mode furtif (seul personnage capable de camouflage), tandis que Peter sera un monstre dans le combat contre les symbiotes. Là où Insomniac tire globalement son épingle du jeu, c’est dans l’exploitation d’un New York plus beau que jamais, et les quêtes affiliées à chaque héros !
Game design obsolète, mais appliqué
Alors effectivement, les crimes aléatoires sont de retours (mais tout à fait optionnels), tout comme les vagues d’ennemis à abattre, les défis de combats, courses d’obstacles, collectibles à ramasser, mini-jeux à compléter.. Bref comme avant donc, mais Marvel’s Spider-Man 2 rend ses annexes rébarbatives sur le papier jamais pénalisantes de par un fil rouge scénarisé permettant d’en apprendre plus sur les personnages.
Ainsi, les défis de combats prennent la forme d’arènes illusoires avec Miles face à Mysterio, les vagues d’ennemis prennent la forme de nids de symbiotes à abattre en protégeant une charge explosives, les bases d’ennemis ont chacune une certaine spécificité d’objectifs secondaires et les courses chronométrées s’apparentent désormais à des poursuites de drones en wing-suit !
Marvel’s Spider-Man 2 présente en effet une nouvelle feature outre le balancement de toiles : les delta-toiles, permettant de planer tel Batman et même de voler par prise de courants de vent à travers New York. Une aubaine offrant un confort et une liberté de traversée absolue, d’autant que la map comprend cette fois Brooklyn, le Queens, Little Odessa et Astoria. Des quartiers plus horizontaux sans gratte-ciels, et nécessitant donc une subtilité de déplacement supplémentaire.
New York plus belle que jamais
Bref, en terme d’évolution dans le décor, c’est un quasi sans-faute, boosté par le ray-tracing en mode performance (locké de base à 30 fps, mais capable d’aller vers les 40 fps avec une bonne TV). Les capacités de la PS5 sont donc belles et bien exploitées, favorisant également une quasi absence de temps de chargement via le SSD ultra-rapide de la machine (permettant du fast travel en option, mais vivement déconseillé tant il hachure l’expérience de jeu).
Du très bon gameplay fignolé et ultra plaisant (sans révolution), une map plus ouverte et plus vivante (mais à au game design toujours similaire), un scénario solide (mais peut-être plus attendu), une durée de vie tout à fait convenable de 28h pour les 100%, Marvel’s Spider-Man 2 semble parfois être une version 1.5 augmentée de ce qui avait été fait avant. Mais ce serait diminuer le très bon travail synthétique d’Insomniac Games, parvenant à proposer le jeu Spider-Man par excellence !
Car outre un soft qui plaira au plus grand nombre, Marvel’s Spider-Man 2 se veut aussi truffé de références pour les fans purs et durs. Outre une galerie de personnages parfaitement présentée (dont certains sous spoilers), c’est dans les easter eggs et les quelques indices scénaristiques vers l’inévitable 3e opus que le titre se veut aussi excitant.
Derrière des missions annexes aux tenants et aboutissants classiques, Marvel’s Spider-Man 2 offre par instants quelques moments de grâce en suspension, comme un dialogue émotionnel entre Peter et un vieillard au crépuscule de sa vie. Ou bien une signifiante plongée dans la culture musicale jazz, alors que Miles aide la communauté afro-américaine de Harlem. Des moments où le soft révèle une substantifique moelle qui fait honneur à Spider-Man et au mythe du super-héros !
Marvel’s Spider-Man 2 est disponible sur Playstation 5 depuis le 20 octobre 2023
avis
Marvel's Spider-Man 2 assume et remplit avec brio son statut de blockbuster vidéoludique, dans une suite qui prend finalement peu de risques par rapport aux précédents opus, mais se permettant de mieux polir l'expérience globale. Le résultat se veut jubilatoire et prenant, tout en délivrant une belle déclaration d'amour au célèbre super-héros Marvel. Un soft beau, grisant manette en main et incarné, même si la formule du monde ouvert aux quêtes annexes classiques méritait sans doute d'aller plus loin, tout comme l'exploitation de ses deux Spider-Men. Une belle pioche, en attendant 'on l'espère) un 3e opus qui dépasse tout cela !
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