13 ans. Il nous aura fallu un peu plus de treize années pour mettre la main sur Kingdom Hearts III. Après tout ce temps, nous étions en droit d’espérer un épisode final parfait. Est-ce le cas ?
Véritable phénomène mondial, la licence Kingdom Hearts déchaîne les passions depuis plus d’une dizaine d’années. Ce succulent mélange des univers Disney et Final Fantasy fut une excellente idée (en plus d’être originale). Le succès (mérité) des épisodes 1 et 2 a propulsé la série dans la catégorie « must-have », engendrant une hype incommensurable pour le troisième volet de la trilogie.
Même si les différents spin-off (très importants dans le scénario global) furent très bons dans l’ensemble, nos pensées se dirigeaient immanquablement vers KHIII. Maintenant qu’il est disponible, l’attente valait-elle finalement le coup ?
Kingdom Hearts III, de la nostalgie comme on l’aime
Mains tremblantes, yeux lubrifiés, gorge nouée, c’est quand même dingue de ressentir tout cela rien qu’en insérant le CD dans la console pour la première fois. Tous les moments magiques des anciens épisodes refont surface en l’espace d’un instant durant la première cinématique du jeu.
C’est bien là la grande force de la série : jouer avec nos sentiments de la meilleure des façons. La joie de retrouver Sora, Donald et Goofy (Dingo, si tu préfères) reste indescriptible. Nous nous sommes attachés à ces personnages hauts en couleur (bien que très naïf, n’est-ce pas Sora ?) au fil des années.
Passé cette « séquence émotion », le premier élément frappant concerne le soin apporté aux graphismes du titre. L’utilisation de couleurs chatoyantes rend le tableau très agréable à regarder. On pourrait cependant reprocher quelques ralentissements dans les endroits vastes et être un chouïa déçu de zones moins inspirées que d’autres. Mais quand on voit le travail titanesque apporté à cet opus et cette patte artistique (qui diffère à chaque monde !), on ne peut qu’applaudir.
Autre point à acclamer sans hésitation : l’excellent travail effectué sur la bande sonore. Même si la plupart des musiques sont remixées des anciens épisodes, on ne peut nier que la qualité est au rendez-vous. D’autant que retrouver ces morceaux sous un nouveau jour permet de prendre une bonne claque nostalgique. C’est d’ailleurs bien le seul moment où l’on aime en prendre !
Kingdom Hearts III, scénario complexe et gameplay allégé
Pour ceux qui n’ont jamais joué à un seul épisode de la licence, nous leur déconseillons de commencer avec celui-ci. Le lore de la saga est impressionnant, rendant l’histoire principale très complexe à suivre, d’autant qu’elle est également approfondie dans les spin-off. Heureusement, Square Enix a pensé à tout : tu peux visionner des résumés avant de te lancer dans l’aventure. Un point intéressant qui retrace les grandes lignes de l’intrigue, mais qui fait perdre quand même de son charme à la narration.
Concernant le scénario de ce troisième épisode, nous restons tout de même sur notre « fin ». La plupart des questions (que nous nous posons depuis X années) obtiennent une réponse, mais la répartition du fil conducteur s’avère trop saccadée.
Concrètement, tu es intrigué au début, puis tu enchaînes les mondes Disney pendant une vingtaine d’heures (avec des histoires plus au moins intéressantes mais facilement oubliables) avant de passer dans la phase « rush scénaristique » durant les cinq dernières heures. On aurait préféré une aventure plus équilibrée sur ce point. Il n’empêche que le scénario en lui-même se révèle parfaitement maîtrisé quand on obtient toutes les pièces du puzzle.
Niveau gameplay, on retrouve toute l’agilité du Sora des anciens épisodes. Alors certes, il a perdu ses pouvoirs, mais sans en être handicapé pour autant. Mieux encore : il peut maintenant courir sur les murs, viser un endroit pour y foncer directement et il peut désormais prendre… des photos. Gadget qui paraît anecdotique mais qui permet d’immortaliser les moments les plus épiques. Heureusement, notre protagoniste préféré récupérera ses différents skills au cours de l’aventure, histoire de ne pas être sur-cheaté dès le début.
Durant les combats, on ne va pas te le cacher : ça fuse de partout. Très dynamiques, les commandes répondent parfaitement et les différentes possibilités d’actions permettent de ne jamais se lasser. Seul petit bémol : la sur-abondance de techniques spéciales brouille la lisibilité à l’écran et rend les affrontements moins stratégiques.
Heureusement, les bosses viennent te rappeler que tu n’es pas là pour avancer les yeux fermés et n’hésitent pas à te remettre sur le droit chemin. Toutefois, nous te conseillons de jouer en mode Difficile tant l’arduité est aux abonnés absents dans les modes plus faciles.