Whit Stillman rencontre avec son premier long-métrage, Metropolitan, un succès d’estime prometteur : oscar du scénario, œuvre devenue en une niche culte… On y suit les conversations philosophico-sociétales d’une bande d’amis d’une certaine bourgeoisie new-yorkaise déclinante le temps d’un Noël décoratif. Soit tout le style détaché et verbeux de son auteur qu’on adore ou qu’on abhorre.
Pour l’auteur de ses lignes, l’expérience s’est montrée particulièrement désagréable, ramenant à la mémoire l’insupportable mélodie nombriliste de Damsels in Distress (dernier film du bonhomme). Stillman tisse une architecture qui repose entièrement sur le jeu référentiel du dialogue et le fait s’incarner par de jeunes gens paraphrasant ce jeu de ping-pong verbal en un écho terne et creux.
Limité par son manque de moyens, l’auteur affiche pourtant une tendre ironie pour sa jeune caste bourgeoise, apportant un cachet singulier à ce Metropolitan. Sauf que sa propension à noyer de savoureux échanges sous une direction placide et statique persiste à éloigner l’audience. Gare à qui n’accrocherait pas dès les premiers instants à cette proposition de marivaudage très consciente de son propre statut.
Metropolitan est disponible en DVD & VOD.