Art of Rally déploie un gameplay technique rehaussé d’une bonne dose de contenu. Seule ombre au tableau, il manque vite de sensations.
Art of Rally est un jeu de simulation automobile concocté par le studio Funselektor. S’inscrivant dans la même lignée que son grand frère Absolute Drift, il s’enveloppe d’une direction artistique tout en cell-shading et d’une caméra en vue du dessus. La formule est bien entendu augmentée, avec des décors bien plus travaillés et une bande-son électro particulièrement efficace. Ce nouveau titre entend aussi rendre hommage au rallye, en fondant son scénario sur son âge d’or. Composé de beaucoup de points de contextualisation et d’anecdotes, il s’adressera en premier aux férus du genre, tout en s’ouvrant aux nouveaux venus.
Rallye Masters
Art of Rally opte pour la simplicité en retraçant fidèlement l’histoire du rallye dans son monde scénario. Nous retrouvons ainsi les mythiques groupes 2, 3, 4, B, S et A pour six chapitres bien fournis en courses. Ainsi très fidèle, à deux-trois pacotilles près, puisque la cinématique d’introduction invoque Bouddha lui-même. Autre petite inattendue, le jeu ne dispose pas des licences officielles requises pour afficher les noms déposés des modèles automobiles. Il faudra donc jouer au « qui est qui » afin de retrouver le nom exact des bolides. La Mini Cooper est alors devenue la Meanie, tandis que notre Alpine nationale se cache sous le pseudonyme de Montaine.
Cette rigueur chronologique rime alors avec rigueur dans le jeu. Sous ses airs de jeu d’arcade, Art of Rally nécessite un peu de pratique avant d’être dompté. Ce, d’autant plus que chaque sortie de route sera sanctionnée par 5 secondes de malus sur le chrono ! Afin d’aider les néophytes, le jeu met heureusement en place quelques aides, comme la suppression des dégâts ou l’abaissement du niveau des adversaires. Mais cela ne saurait suffire, puisqu’il faudra rapidement maîtriser la conduite sur le bout des doigts pour déployer tout le potentiel du jeu. Anticiper le parcours, drifter, contrôler ses vitesses, tous les paramètres sont calqués sur l’expérience de rallye dans la vie réelle. Il s’appréciera plutôt en ayant déjà une petite expérience en jeu automobile et ne se montrera pas particulièrement fun pour apprendre.
Un maillon faible
Cette recherche se couple à une volonté plus globale de faire d’Art of Rally une expérience unique. Il se dote d’une ambiance mêlant le cell-shading à une bande-son synthwave. Cette association lui confère un cachet unique. Et outre le mode carrière bien fourni, l’expérience se prolonge par un mode libre et des défis quotidiens ou hebdomadaires en ligne, pour se confronter aux joueurs du monde entier. L’aventure comporte 7 pays à découvrir, disposant chacun d’un large panel de pistes ; il faudra quelques bonnes heures pour en le tour !
Hélas, il ne lui manque que l’ambiance d’un vrai rallye ! Son gameplay rigoureux ne laisse la place à l’adrénaline… La faute à une vue du dessus, souvent lointaine de la voiture, qui éloigne des sensations. Les lignes droites se muent vite en traversées du désert. Quant aux virages, ils procurent plutôt l’impression de téléguider sa petite voiture radiocommandée. Le cell-shading un peu baveux prive aussi les voitures de dégâts. Elles passeront la ligne d’arrivée avec, tout au plus, un léger voile de poussière sur le nez. En d’autres termes, il peine à trouver un équilibre entre exigence et plaisir de jeu, à l’image d’un Trackmania.
Un rallye presque parfait
Art of Rally s’envisagera avant tout comme un jeu de niche. Même s’il retranscrit l’histoire du rallye avec passion et nostalgie, il laisse un certain nombre d’aspects sur la touche. Sa technicité pourtant bien dosée ne parvient à procurer les sensations essentielles du rallye comme la vitesse ou le danger.
Art of Rally est sorti sur PC, plateforme sur laquelle ce test a été réalisé, en 2020. Puis, sur Xbox One/Series, Playstation 4/5 et Switch en 2021. Il a récemment rejoint Android et IOS le 18 janvier 2024.
Avis
La conduite dans Art of Rally peine à retranscrire l'âme de ce sport automobile. La faute à une caméra trop lointaine de l'action, malgré un gameplay fort de subtilités. Ce soft se rattrape toutefois par son ambiance feel good et une bonne dose de contenu.
- Scénario
- Gameplay
- Durée
- Graphismes
- Bande-son