Dans un contexte délicat, Nocturama réussit là où Made in France avait échoué tout simplement en refusant de poser un regard sur son sujet. L’important se trouve ailleurs… dans un centre commercial où tout se joue.
Un film de contraste. Derrière la caméra, Bertrand Bonello multiplie les effets. Captant les silences pour mieux en dégager les personnalités, rallongeant ses plans pour installer la peur, la tension, le cinéaste a indéniablement du style, même sans Saint Laurent. Mais là où Nocturama frappe fort, c’est dans ce portrait d’une jeunesse à la fois nihiliste et profondément naïve. Celle où on échafaude une révolution en ignorant les conséquences. Et lorsqu’après une nuit passée à se redéfinir, la réalité vient frapper à la porte, on reste sans voix, ne croyant pas nous-mêmes ce, qu’au fond, on a toujours su.
Du problème de la contemplation. Poétique, Nocturama l’est sans aucun doute. Long aussi. Très long surtout. De ces dix premières minutes à redécouvrir les stations de métro jusqu’à cette nuit où, à l’instar des personnages, on finit par avoir l’œil scotché sur sa montre, le long-métrage fait fi du moindre rythme. Alors on imite la petite bande et on s’occupe comme on peu en attendant la fin.