Cédric Jimenez (La French) est un réalisateur capable de belles choses et avec HHhH, adaptation d’un roman de Laurent Binet, il veut marquer de son empreinte un sujet complexe. La folie des grandeurs…
Deux film en un, un de trop. En s’intéressant à la personnalité puis la tentative d’assassinat de Reinhard Heydrich, le cinéaste signe un long-métrage au deux visages, d’abord biopic, ensuite film de guerre. Une idée louable et pas trop mal ficelée, mais qui comporte deux erreurs majeures : l’académisme plombant de sa première partie et le manque d’originalité de sa deuxième. Des fautes qui auraient peut-être été évitées si HHhH n’avait pas chassé deux lièvres à la fois.
Manque de distance. Chose étonnante, malgré cette différence de style, Jimenez n’en fait aucune concernant le traitement des personnages. On place ainsi Heydrich et la résistance au même « niveau » d’empathie, ce qui contribue à créer un sentiment de malaise général. En cherchant à tout prix le spectaculaire et le tire-larmes, le réalisateur loupe un sujet pourtant passionnant et on profite des séquences moins forcées comme autant d’occasions manquées de savourer un HHhH avec quatre h majuscules.